(Agence Ecofin) - Parmi les 6 journaux quotidiens privés qui paraissent au Cameroun, un seul a fait acte de candidature à l’aide publique à la presse privée au titre de l’année 2015. Il s’agit du quotidien « Emergence ». Les autres publications ont boycotté la subvention offerte par l’Etat. Il s’agit des quotidiens « Le Messager », « Mutations »,« Le Jour », « Le Quotidien de l’Economie » et « La Nouvelle Expression ».
Ce qui fait problème, c’est le montant de l’aide arrêtée à 243 millions FCfa au titre de l’année 2015. Une somme à partager entre 131 entreprises de communication ayant postulé à l’aide, reparties ainsi qu’il suit : 1 entreprise de communication globale, 3 chaînes de télévision, 3 organes de presse en ligne, 3 entreprises de production audiovisuelle, 6 imprimeries, 10 stations de radio commerciales, 17 organisations professionnelles, 37 radios communautaires et 51 titres de presse écrite. L’enveloppe a baissé par rapport à celle de 2014 qui se chiffrait à 250 millions FCfa.
L’aide publique est jugée dérisoire comparée aux montants accordés dans d’autres pays, notamment la Côte d’Ivoire où l’enveloppe a atteint 771 millions FCfa en 2015 ou encore le Gabon voisin où la subvention est passée de 500 millions à 2,5 milliards FCfa. « Le gouvernement doit respecter la presse locale. L’argent qu’on donne à un quotidien dans le cadre de cette aide ne paie même pas une semaine d’impression du journal ! », s’offusque le directeur de la publication de « Mutations », Xavier Messe.
Le temps est venu de plus accepter l’insulte du gouvernement, laisse entendre Haman Mana, le patron du journal « Le Jour ». « Prendre cette aide c’est cautionner l’attitude peu responsable du gouvernement qui ne veut pas mettre en place une véritable politique de soutien aux médias comme c’est le cas dans toutes les démocraties », explique-t-il.
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