(Agence Ecofin) - Début août 2023, la CMA a menacé de rompre l’accord de cessez-le-feu, en représailles à des bombardements attribués à l’armée malienne (FAMa). Le groupe armé dénonçait en outre l'occupation illégale des sites rétrocédés par la Minusma à Ber, contrairement à l’accord ayant mis fin aux hostilités.
Le gouvernement malien invite les groupes armés signataires de l’accord de paix à renouer le dialogue, alors que la crainte d’un conflit armé grandit dans le nord. Cette partie du pays est considérée comme le bastion de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance à dominante touareg signataire de l’accord, établie à Kidal.
« Le ministre de la réconciliation [...] invite les frères des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali à revenir à la table des négociations dans le processus de paix en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue », a indiqué un communiqué daté du 28 août signé par le ministre malien de la Réconciliation, chargé de l’application de l’accord de paix, le colonel-major Ismaël Wagué (photo).
Ce dernier a en outre assuré que le gouvernement restait « attaché à l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ainsi qu’à l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 ».
Au moment où cet appel était lancé, le porte-parole d’une organisation réunissant ces groupes armés signalait des bombardements par l’armée malienne des positions de la CMA, toutefois sans dégâts. Les forces armées maliennes ont réagi en évoquant une riposte dans le cadre d’une lutte antiterroriste.
URGENT
— Forces Armées Maliennes (@FAMa_DIRPA) August 28, 2023
Ce lundi 28 août 2023, aux environs de 14 h 00 et sur la base de renseignements précis, l'aviation FAMa a visé un regroupement de groupes armés terroristes (GAT) dans le secteur de Anéfis, https://t.co/1afBl8EvGk pic.twitter.com/sQm3wlM0Y1
L’appel lancé par Bamako survient en pleine crise de confiance entre les parties signataires du traité de paix. Les accords avaient permis jusqu’ici, au nord du Mali, de connaître une relative accalmie. Cependant les tensions se sont intensifiées avec le transfert du camp onusien de Ber, la mi-août. Par conséquent, les combats entre soldats et djihadistes, mais aussi les actes hostiles entre armée et CMA se sont accentués.
Cette situation de crise affaiblit à la fois l’accord de paix d’Alger de 2015 et l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, indispensables pour atténuer la crise sécuritaire qui frappe le Mali.
Pour rappel, la CMA a annoncé son départ de Bamako début août, pour des « raisons de sécurité », après avoir dénoncé des bombardements de ses positions par l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner. Elle fustige également l’occupation du camp de Ber par les FAMa, en « violation » des accords qu’elle a d’ailleurs menacé de rompre.
Ce camp jadis occupé par la mission de paix de l’ONU (Minusma), en plein retrait du territoire malien, se trouve dans une région également stratégique pour la CMA.
Lundi, les inquiétudes pour l’avenir de l’accord ont été exprimées par l’Organisation des Nations unies (ONU), qui dit avoir constaté depuis, une paralysie des structures de suivi de l’accord.
Victoria Sedji
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).