(Agence Ecofin) - Les autorités libyennes ont démenti, le 14 février, des rumeurs sur un coup d'Etat dans le pays annoncé par la chaîne al-Arabiya après les déclarations d’un général appelant à la suspension du Parlement et à la formation d’un comité présidentiel pour gouverner le pays jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.
Dans une vidéo publiée sur internet, Khalifa Haftar (photo), un ancien commandant de la rébellion qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a annoncé une «initiative» prévoyant la suspension des autorités de transition.En habit militaire, avec une carte de la Libye en arrière-plan le général Haftar a affirmé que les institutions de l’Etat étaient sous son contrôle.Des rumeurs ont été propagées aussitôt sur les réseaux sociaux, faisant état d'un possible coup d'Etat en Libye. A Tripoli, aucun élément ne permet pourtant d’affirmer qu’un coup d’Etat était en cours.
«C'est un mensonge. La situation est sous contrôle et il n'y a aucun mouvement suspect», a déclaré à l'AFP le colonel Ali al-Chikhi, porte-parole du chef d'état-major de l'armée libyenne. Le premier ministre Ali Zeidan a qualifié les rumeurs de «ridicules», affirmant que Haftar «n'appartient même pas à l'institution de l'armée puisqu’il a été mis à la retraite».
Dans la vidéo mise en ligne, Khalifa Haftar affirme que «le commandement de l'armée nationale libyenne va annoncer une initiative pour une feuille de route dans les prochains jours», en consultation avec les différentes parties.
Selon lui, cette initiative prévoit la suspension du Congrès général national (CGN, Parlement) et du gouvernement de transition et la formation d'une Comité présidentiel. «L'armée a décidé de réagir non pas pour gouverner mais pour préparer les conditions propices à des élections», a-t-il affirmé.
On ignore pour le moment si l'ex-général libyen disposait d'un quelconque soutien dans les rangs de l'armée ou des ex-rebelles. L’état très embryonnaire de l’armée libyenne rend, cependant, très difficile la perspective d’un coup d’Etat militaire réussi, selon les experts.
Originaire de l'est libyen, Khalifa Haftar faisait partie de l'armée du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi mais avait fait défection à la fin des années 1980. Il est rentré en Libye dans les bagages de l’OTAN en mars 2011 pour rejoindre la rébellion armée après avoir passé près de 20 ans aux Etats-Unis.
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