(Agence Ecofin) - La Commission électorale nationale soudanaise a annoncé, le 6 août, que les élections générales se tiendront en avril 2015, en dépit des réserves exprimées au sein de l'opposition qui réclame que le scrutin fasse l'objet d'un accord global. «Nous annonçons les dates pour les élections de 2015 car il s'agit d'un engagement constitutionnel», a expliqué devant la presse Moukhtar Al-Assam, chef de la Commission électorale nationale, précisant que le vote aurait lieu le 2 avril. «Nous voulons des élections transparentes et équitables», a-t-il ajouté.
Jusqu’ici le président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989 et sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre présumés au Darfour (Ouest), n’a pas annoncé son intention de briguer un nouveau mandat. Les élections, présidentielle, législatives, locales, seront les deuxièmes depuis qu'il a pris le pouvoir par le biais d'un coup d'Etat soutenu par la mouvance islamiste.
L'opposition avait boycotté les élections de 2010 qui, selon les observateurs, n'avaient pas répondu aux normes internationales. L'annonce des candidatures pour les élections d’avril 2015 se fera à partir du 31 décembre, et sera suivie par une campagne qui s'étendra du 13 février au 30 mars.
Le parti Réforme Maintenant, l’une des plus importantes formations politiques au Soudan, ainsi que plusieurs petits partis, ont déjà affirmé qu'ils n'étaient pas engagés par cette élection. Ils réclament que le scrutin fasse l'objet d'un accord dans le cadre du dialogue national, lancé par le président Béchir en janvier dernier pour résoudre les différents problèmes du pays.
Réforme Maintenant et les autres partis qui ont pris part aux réunions préparatoires de ce dialogue avec le président Béchir, réclament également une administration transitoire pour la mise en œuvre, pendant une période de deux ans, des résultats du dialogue.
Le président Béchir avait appelé à un dialogue national pour répondre à la volonté de changement exprimée notamment lors d'un important mouvement de contestation en septembre. Des arrestations d'opposants et la censure de la presse ont cependant soulevé des questions quant à la volonté du gouvernement d'engager de véritables réformes.
Paris - France - The Westin Hotel Vendôme