(Agence Ecofin) - Les investisseurs réclament aux compagnies aurifères davantage de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Longtemps épargnée, cette industrie paie ainsi la rançon de la hausse du cours du métal jaune.
Les géants miniers actifs dans l’exploitation de l’or doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour continuer à bénéficier du soutien des investisseurs. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’agence de presse Reuters, qui explique ces nouvelles pressions dans l’industrie aurifère par la bonne santé du métal jaune.
En effet, l’or réalise cette année des performances historiques et se négocie actuellement à plus de 1 800 $ l’once sur les marchés mondiaux. Cette hausse bénéfique aux caisses des compagnies aurifères a également placé ces dernières dans le viseur d’investisseurs plus soucieux de l’impact environnemental des opérations minières. Ces derniers demandent donc une feuille de route claire sur les mesures prises pour réduire l’empreinte carbone ainsi que des rapports pour en rendre compte.
Il faut souligner que si l’industrie aurifère a jusque-là échappé plus aux moins aux critiques virulentes qui visent régulièrement les mineurs de charbon ou de minerai de fer, elle n’en demeure pas moins l’un des principaux pollueurs du secteur minier. Selon les données du cabinet ESG Skarn Associates par exemple, les émissions de niveau 1 et de niveau 2 du secteur aurifère sont plus élevées que celle du cuivre, du nickel ou du charbon métallurgique, entre autres.
Notons que plusieurs compagnies travaillent déjà à réduire leur dépendance vis-à-vis des énergies jugées trop polluantes comme le diesel. Caledonia Mining, Barrick Gold, Resolute ou encore Nordgold ont par exemple lancé des projets de centrales solaires sur différentes mines d’or africaines. L’Afrique du Sud a par ailleurs assoupli en début d’année sa législation énergétique afin de permettre aux compagnies de produire elles-mêmes leur énergie.
Emiliano Tossou
Sofitel Manhattan, NY, USA