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Après Fitch, Moody's enfonce un peu plus le Ghana, toujours en discussion avec le FMI

  • Date de création: 04 octobre 2022 13:20

(Agence Ecofin) - Entre une dette publique qui pourrait augmenter de 26% à 104% cette année, en raison d’une forte dépréciation du Cedi, l’une des pires devises au monde en 2022, et les échos d’un retour du Ghana aux guichets du FMI, Moody’s et ses confrères ne craignent désormais que la restructuration, synonyme pour eux d'un défaut. 

Après Fitch, c’est autour de Moody’s de dégrader les notes de crédit du Ghana, craignant une restructuration de la dette publique, alors qu’Accra est en discussion avancée avec le FMI, dernière chance face à une inflation galopante qui a emporté sur son chemin le Cedi. 

S’inquiétant que les négociations en cours entre le gouvernement et le FMI ne conduisent à un programme de financement incluant une condition de restructuration de la dette publique, l’agence de notation a décidé d’abaisser la note d’émetteur à long terme et de la dette senior non garantie de Caa1 à Caa2 (Catégorie ultra-spéculative). Ces cotes ont été, dans la foulée, placées sous surveillance, en vue d’une autre possible dégradation future, a menacé l’agence de notation.

« Une telle restructuration serait probablement considérée comme un défaut selon la définition de l'agence de notation », se justifie Moody’s dont les évaluations sont de plus en plus contestées en Afrique. Elle n’est d’ailleurs pas la seule agence de notation à essuyer la réprobation sur le continent. 

Confronté à une crise macroéconomique chronique, l’exécutif ghanéen est à la recherche d’une thérapie de choc auprès du FMI, pour se « recrédibiliser » auprès de ses partenaires, notamment les investisseurs.

Pour Moody’s, « la dégradation de la note à Caa2 reflète la récente détérioration macroéconomique qui a aggravé les difficultés de liquidité et de soutenabilité de la dette publique et augmenté le risque de défaut. »

Et même si le gouvernement a tenté de resserrer sa politique monétaire pour répondre aux chocs des prix mondiaux, l'inflation continue d'augmenter et atteint désormais des niveaux élevés, entraînant dans son envol la monnaie locale. Elle (inflation, Ndlr) a grimpé à 34 % fin août 2022, son niveau le plus élevé depuis juillet 2001. La monnaie locale, le cedi ghanéen, quant à elle, est au plus mal, après avoir perdu plus de 40% de sa valeur face au dollar américain au cours des neuf premiers mois de 2022. Une chute qui le place au rang de la deuxième devise la moins performante au monde, soit 147e position devant la roupie srilankaise. Ne serait-ce qu’au cours des trois derniers mois, la devise ghanéenne a cédé près de 21 % de sa valeur face au billet vert. 

Une telle dégringolade n’est pas sans conséquences sur le niveau des prix, dans un pays où les importations restent encore très importantes. Le pays fait même partie des 10 économies les plus touchées par l’inflation à l’échelle mondiale. Ni les hausses de taux directeurs de la banque centrale, ni les mesures budgétaires n’ont encore freiné la saignée. 

« Ensemble, une forte hausse des taux d'intérêt, une inflation élevée et une monnaie qui s'affaiblit rapidement exacerbent les problèmes d'endettement du gouvernement », note Moody’s, qui pense, dur comme fer, qu’Accra qui est en discussion avec le FMI n’y arrivera pas sans soutien extérieur. L’agence américaine va jusqu’à penser que le Ghana est au bord du gouffre d’un défaut, alors que le pays n’a fait le moindre défaut sur ses obligations et prêts depuis 1983.

« Sans soutien extérieur, les leviers politiques du gouvernement pour enrayer la détérioration du contexte macroéconomique et l'alourdissement du fardeau de la dette sont extrêmement limités… le risque d'un éventuel défaut de paiement a augmenté », alertent les experts de l’agence de notation financière.

Ceux-ci pointent la faible base de revenus du gouvernement, « largement et de plus en plus absorbée par les paiements d'intérêts ».

Selon eux, cette situation place le gouvernement Akufo-Addo dans un dilemme : faire face au service de la dette tout en répondant aux besoins sociaux dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat. 

« La hausse des coûts d'emprunt du gouvernement a rapidement augmenté ses dépenses d'intérêts, qui ont consommé près de la moitié des revenus du gouvernement en 2021, une proportion que Moody's projette à 58 % en 2022, l'une des plus élevées au monde ».

Dans ces projections, Moody's prévoit que la dépréciation de la monnaie sur 2022 sera le principal contributeur à l'augmentation du ratio dette sur PIB. La dette publique pourrait ainsi atteindre plus de 104 %, soit 26 points de pourcentage de plus qu'en 2021.

Fiacre E. Kakpo



 
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