(Agence Ecofin) - Au Botswana où le secteur minier repose largement sur l’exploitation des diamants, la diversification est devenue un objectif depuis la crise du coronavirus. Outre le cuivre et le nickel, le manganèse est l’autre ressource permettant d’atteindre cet objectif.
Au Botswana, la mine de manganèse K.Hill pourrait entrer en production commerciale au troisième 2025. C’est du moins ce qui ressort du calendrier indicatif publié le lundi 14 novembre par le propriétaire du projet, le canadien Giyani Metals, en même temps que les résultats de l’étude de faisabilité.
Earlier today we announced the result of our Feasibility Study on our K.Hill Project in #Botswana.
— Giyani Metals Corp. (EMM:TSXV) (@GiyaniMetals) November 14, 2022
The report's key highlights demonstrate the project's strong fundamentals, and robust economics and sets out the path forward to first production in 2025. pic.twitter.com/DMcfi9TgQP
Conduite par le cabinet SRK Consulting, cette étude révèle notamment que le projet a la capacité de soutenir une exploitation sur 11 ans, produisant annuellement 73 000 tonnes de sulfate de manganèse monohydraté de haute pureté (HPMSM) sur cette période. Le HPMSM est un matériau utilisé dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques.
La vente de cette production permettrait de générer annuellement un chiffre d’affaires de 272 millions de dollars, soit 3 milliards environ sur la durée de vie du projet. Pour obtenir ce résultat, l’étude de faisabilité estime qu’il faudra tout de même consentir à un investissement de 281 millions de dollars, récupérables au bout de 3,6 ans après déduction des impôts.
« Notre projet phare de manganèse K.Hill a le potentiel pour devenir l’un des plus importants producteurs de manganèse pour batteries au monde […]. Ces résultats démontrent la solidité économique de K.Hill, et nos travaux en cours mettent également en évidence le potentiel d’expansion et d’optimisation », a commenté Jonathan Henry, président exécutif de Giyani.
Selon un rapport de CPM Group cité par la compagnie, la demande de sulfate de manganèse monohydraté de haute pureté devrait être multipliée par 30 environ d’ici 2036, ce qui offre un marché large au produit de K.Hill. Des échantillons seront d’ailleurs produits puis soumis aux acheteurs potentiels à partir de la seconde moitié de l’année 2023.
Diversification du secteur minier au Botswana
Avant de commencer la construction de la mine, Giyani doit néanmoins obtenir, outre le financement, un permis environnemental et un permis minier auprès des autorités botswanaises. La société finalise actuellement l’étude d’impact environnemental et social en vue de soumettre une demande de permis environnemental au premier trimestre 2023.
Si on en croit les récentes sorties de Gaborone, Giyani devrait bénéficier du soutien de l’État botswanais qui cherche à diversifier son secteur minier actuellement dépendant de l’exploitation des diamants. Redevenu producteur de cuivre l’année dernière avec la mine Khoemacau, le pays prépare également le redémarrage d’anciennes mines de nickel. L’entrée en production d’une mine de manganèse viendra donc contribuer à ces efforts visant à exploiter les autres ressources du sous-sol du Botswana.
Une redevance minière de 3 % est notamment prévue sur la vente du minerai de manganèse ainsi que diverses taxes incluant l’impôt sur les sociétés. A cela s’ajoutent la création d’emplois et les projets communautaires engageant la responsabilité sociale de l’entreprise. Avec l’importance croissante prise par la notion de « permis social d’opérer », Giyani doit en effet veiller à obtenir l’approbation des communautés proches de sa future mine.
Emiliano Tossou
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