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Comment Endeavour Mining est devenu le plus grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest (rapport)

Comment Endeavour Mining est devenu le plus grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest (rapport)
  • Date de création: 08 mars 2024 07:39

(Agence Ecofin) - Alors que sa dernière grande acquisition remonte à 2021, le rapport souligne que groupe coté à Toronto opte désormais sur une croissance organique en orientant ses investissements vers l’exploration et le développement de nouveaux gisements.  

Le groupe minier canadien Endeavour Mining a réussi à devenir le leader de la production d’or en Afrique de l’Ouest et à entrer dans le Top 10 des plus grands producteurs du métal jaune au monde, en s’appuyant sur une stratégie subtile qui combine des acquisitions majeures destinées à accroître sa production et des cessions d’actifs non essentiels visant à dégager des liquidités, souligne un rapport publié le 4 mars par Ecofin Pro, la plateforme de l’agence Ecofin dédiée aux professionnels.

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Intitulé « Le business d’Endeavour Mining, plus grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest », le rapport rappelle que la compagnie créée en 1988 sous le nom Endeavour Financial a d’abord opéré comme entreprise de conseil et banque d’affaires minières avant de changer d’appellation en 2022. Le changement de nom s’est traduit aussi par un changement d’activité puisque la société s’est peu à peu transformée en entreprise d’exploration et d’exploitation minière à partir de 2009, avant de construire en l’espace de quelques années un solide portefeuille d’actifs de quatre mines d’or produisant 500 000 onces d’or par an.

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Le business d’Endeavour Mining en Afrique de l’Ouest.

Les prémices de la stratégie qui a transformé l’entreprise en un géant du secteur aurifère n’ont été cependant manifestes qu’à partir de 2015 lorsqu’elle a accueilli à son capital l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris et sa société La Mancha Holding. Endeavour a conclu cette année-là un accord pour racheter 55% des intérêts de La Mancha Holding dans l’entreprise détenant la mine ivoirienne d’Ity, un actif dans lequel elle a porté sa participation à 80% en mai 2017. L’acquisition de la mine d’Ity a permis à la compagnie cotée à Toronto d’augmenter sa production de quelque 100 000 onces.

Quelques mois seulement après l’acquisition du projet Ity, Endeavour Mining a racheté la compagnie True Gold, qui détient la mine d’or de Karma, au Burkina Faso, pour 143 millions de dollars, rajoutant ainsi à son portefeuille un projet capable de livrer 110 000 à 120 000 onces. Elle enchaînera ensuite en s’offrant Avnel Gold qui détient au Mali des parts de 80% dans le projet d’or Kalana, qui a la capacité de produire annuellement 148 000 onces d’or sur une durée de vie de 18 ans.

Mobiliser des liquidités en se séparant des actifs non essentiels

Après l’échec de sa tentative de rachat de Centamin, une entreprise britannique opérant la seule mine d’or égyptienne alors en production (500 000 onces par an), Endeavour Mining a annoncé la conclusion d’une transaction évaluée à 1 milliard de dollars canadiens avec la société canadienne Semafo, active sur plusieurs projets miniers en Afrique de l’Ouest. Cette transaction a abouti à la création d’une compagnie membre du Top 15 des plus grands producteurs d’or dans le monde. De plus, Endeavour Mining devient par la même occasion le leader de la production ouest-africaine d’or, avec un portefeuille comportant six mines.

La dernière grande acquisition remonte à 2021. Elle concerne le rachat de la compagnie Teranga Gold, active sur deux mines d’or situées au Sénégal (Sabodala-Massawa) et au Burkina (Wahgnion). Cette acquisition a fait de l’entreprise minière de droit canadien le 10ème producteur d’or mondial à cette date, avec un volume annuel supérieur à 1,5 million d’onces d’or et huit actifs dans la région Afrique de l’Ouest.

Le rapport indique d’autre part que ces acquisitions majeures ne doivent pas cacher l’autre axe de la stratégie qui fait d’d’Endeavour Mining un poids lourd du secteur aurifère.

Parallèlement aux rachats d’actifs prometteurs, la société minière s’est attelée à se débarrasser des projets qu’elle ne jugeait plus essentiels à son portefeuille pour obtenir des liquidités. Les principales cessions ont concerné les mines de Wahgnion et Boungou (Burkina Faso), de Tabakoto (Mali) et de Nzema (Ghana).

Suite à ces reventes d’actifs non essentiels, Endeavour Mining détient désormais quatre mines à fort potentiel. Il s’agit en premier lieu du projet Houndé au Burkina Faso, qui a livré en 2023 un volume total de 312 000 onces, soit environ 30% de la production de la compagnie sur l’année. En plus de l’opération d’exploitation, Endeavour continuera ses activités d’exploration à Houndé, avec l’objectif de parvenir à la découverte d’une ressource de 3 à 4 millions d’onces durant les cinq prochaines années.

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La deuxième mine figurant dans le portefeuille actuel de la société canadienne est celle d’Ity, qui a livré une production record de 324 000 onces en 2023 et où un nouveau circuit de recyanuration sera construit pour un investissement de 41 millions de dollars.

Pour optimiser ses opérations sur la mine d’Ity, Endeavour continue parallèlement d’intensifier l’exploration afin de délimiter de nouvelles ressources à haute teneur.

Des investissements axés sur l’exploration et le développement

Les deux autres mines détenues actuellement par la compagnie sont celles de Mana (Burkina Faso), qui a livré 142 000 onces d’or durant l’année écoulée, et de Sabodala-Massawa (Sénégal), qui a produit 294 000 onces en 2023. Sur ce dernier gisement, la société prévoit la mise en service cette année d’une nouvelle usine qui ajoutera au complexe aurifère une capacité de production annuelle moyenne de 194 000 onces d’or sur les cinq premières années d’activité. Lancés en 2022, les travaux de construction de cette usine devraient nécessiter un investissement de 290 millions de dollars.

Parallèlement à l’exploitation, Endeavour mène aussi des travaux d’exploration près des gisements de Sabodala-Massawa et de Mana.

La compagnie mène également des travaux d’exploration sur d’autres actifs prometteurs, dont le plus avancé est celui de Lafigué. En investissant un capital initial de développement de 448 millions de dollars dans ce gisement situé en Côte d’Ivoire, Endeavour espère produire annuellement une moyenne de 203 000 onces sur une durée de vie de 12,8 ans à un coût global de 871 dollars l’once.

L’autre grand projet non encore en production de la compagnie aurifère en Côte d’Ivoire est celui de Tanda-Iguela qui héberge 4,7 millions d’onces d’or, selon une estimation datant de novembre 2023.

Le portefeuille d’exploration de la compagnie comprend plusieurs autres projets, dont ceux de Fetekro (Côte d’Ivoire), de Kalana (Mali), de Bantou et de Nabanga (Burkina Faso).

Endeavour Mining se concentre ainsi sur une croissance organique de ses ressources en continuant d’augmenter ses réserves prouvées et probables d’or par le biais d’activités internes comme l’exploration et le développement de nouveaux gisements.

Ce recentrage sur la croissance organique présente plusieurs avantages, dont la réduction des risques associés aux fluctuations des prix des métaux et à l’incertitude liée à l’intégration des acquisitions, ainsi que la création d’une valeur durable pour les actionnaires grâce à la pérennité des opérations minières sur le long terme.

Le rapport note cependant que de potentielles nouvelles acquisitions dans le secteur aurifère ouest-africain ou même dans d’autres régions en Afrique ne sont pas à exclure.