(Agence Ecofin) - Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, le marché des métaux a immédiatement réagi avec une hausse générale des prix. Celui du nickel a même franchi la barre des 100 000 dollars la tonne, forçant la bourse des métaux de Londres à suspendre temporairement son négoce début mars.
Les prix des métaux ne sont pas près de retrouver leurs niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. A en croire le cabinet Fitch Solutions, la guerre en Ukraine devrait contribuer à soutenir la hausse des prix en 2022 et en 2023.
Le spécialiste de la gestion des risques financiers a notamment relevé l’augmentation des prix de l’énergie qui limite la production de certains métaux comme l’aluminium et la baisse des exportations en provenance de Russie et d’Ukraine (nickel, palladium, cuivre, platine…).
Aussi, les sévères sanctions appliquées à l’encontre de Moscou ont entrainé d’importants problèmes logistiques et par suite des coûts d’expédition plus élevés selon les informations relayées par Mining Weekly. Dans le même temps, les stocks de métaux s’amenuisent de plus en plus jusqu’à côtoyer leurs plus bas niveaux historiques.
Cette situation représente une opportunité pour les producteurs africains. En Mauritanie par exemple, la hausse des prix du fer a longtemps été attendue pour augmenter la valeur de la production nationale. En collaboration avec la Société Nationale Industrielle et Minière, le pays a en effet élaboré des plans pour augmenter la production afin de tirer profit d’une éventuelle hausse.
Il s’agit également d’un motif de regain d’intérêt pour des projets à l’abandon comme le projet de nickel Nkomati en Afrique du Sud. La compagnie minière African Rainbow Minerals qui pilote le projet aux côtés du russe Nornickel, encouragée par la hausse des prix du nickel, a annoncé en mars envisager la relance de la mine.
Néanmoins, la perspective d’un arrêt des hostilités en Ukraine peut soulever des interrogations quant à son effet à plus long terme sur la conjoncture du marché. Pour Fitch Solutions, les sanctions contre la Russie devraient rester en place longtemps en dépit de ce cas de figure. Ainsi, les répercussions de la fin éventuelle des combats sur les tendances attendues jusqu’à l’année prochaine, resteraient limitées.
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