(Agence Ecofin) - Les producteurs de palladium sud-africains ont perdu cette année des parts de marché face au géant russe Nornickel, en raison de la Covid-19. La situation pourrait même perdurer, car il faudra du temps à l’Afrique du Sud pour retrouver son niveau de production d’avant la crise.
La pandémie de Covid-19 a permis au géant minier russe Norilsk Nickel (Nornickel) d’asseoir sa position de leader mondial dans la production de palladium, métal indispensable dans l’industrie automobile. C’est du moins ce que rapporte cette semaine Bloomberg, qui explique que la percée s’est opérée au détriment des compagnies minières sud-africaines.
En effet, Anglo American Platinum, Sibanye-Stillwater ou encore Impala Platinum, ont dû suspendre leurs opérations durant tout le mois d’avril, à cause du confinement imposé dans la nation-arc-en-ciel. Alors qu’ils déclaraient en conséquence la force majeure afin de ne pas approvisionner leurs clients, Nornickel a gagné des parts de marché, d’autant plus qu’elle a maintenu ses prévisions de production pour cette année.
Si la demande mondiale est actuellement en baisse en raison de la crise sanitaire, il faut souligner que la situation va rapidement s’inverser avec des déficits d’approvisionnement attendus dès l’année prochaine. Alors que la production mondiale devrait déjà baisser de 1,3 million d’onces cette année, plusieurs projets devant entrer en production en Afrique du Sud ont également été interrompus par les compagnies. Selon René Hochreiter, analyste chez Noah Capital Markets, il faudra probablement six ou sept ans au pays pour retrouver ses niveaux de production d’avant la crise.
Il semble donc que le géant russe dispose d’un boulevard, même si certains observateurs appellent à la prudence en attendant l’évolution de la situation. Johannesburg continue ainsi de payer un lourd tribut à la pandémie.
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