(Agence Ecofin) - Faute d’accord sur le budget, plus de 800 000 fonctionnaires fédéraux américains jugés non-essentiels, sur un total d’environ deux millions, ont été mis au chômage technique lundi soir à minuit. Les agences fédérales fonctionneront avec le minimum vital jusqu’à ce que l’Etat trouve une solution de financement. Les fonctions essentielles, dont l’armée et la sécurité, seront toutefois assurées.
Le Congrès n’a pu que constater l’impasse des finances du pays lundi soir, avant le début du nouvel exercice fiscal à minuit. Les sénateurs ayant rejeté durant la journée deux projets de lois sur les finances, un nouveau vote a été proposé par les républicains tard lundi soir. Mais ce dernier a été jugé inacceptable par les démocrates, car sabordant la réforme de la santé du président Obama. Celle-ci devrait permettre à des millions d’Américains dès mardi de souscrire en vue de l’obtention d’une assurance subventionnée à partir de janvier 2014.
Les analystes financiers restent toutefois sereins. La bourse de New York n’a pas cédé à la panique et a ouvert la séance en hausse mardi (Dow Jones : +0,12%, Nasdaq : +0,45%, S&P 500 : +0,35%). Cette situation « va bien sûr avoir un impact sur l'économie, surtout si elle se prolonge », relève Art Hogan de Lazard Capital Markets. « Les consommateurs et les entreprises vont repousser à plus tard leurs décisions et le pouvoir d'achat des fonctionnaires mis au chômage technique va être affecté », explique-t-il.
Mais le marché semble avoir déjà pris en compte le blocage sur le vote du budget, les cours étant en baisse de plus de 1% depuis les derniers records du 18 septembre. Les investisseurs ont eu le temps de s’y préparer et ne prendront pas de décisions hâtives. De plus, l’expérience montre que ce genre de situation n’a que rarement semé le doute sur les marchés. Par exemple, lors du shutdown du 15 décembre 1995 au 6 janvier 1996, l’indice S&P 500 avait même gagné 5%.
Les Etats-Unis courent toutefois le risque théorique d’être en défaut de paiement si aucune solution n’était pas trouvée avant le 17 octobre. Mais ce scénario semble peu probable, selon l’expert, qui rappelle que cette situation a déjà été observée par le passé et qu’un accord sera sans doute trouvé d’ici-là. « Les seuls personnes qui ont du souci à se faire sont celles qui prévoient un voyage aux Etats-Unis. Elles risquent bien de mettre du temps à obtenir leur visa et de trouver quelques musées fermés en arrivant », conclut-il.
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