(Agence Ecofin) - La reprise des exportations ukrainiennes de produits agricoles par la route, le rail et la mer depuis quelques mois, a éloigné les craintes d’une crise alimentaire mondiale. Avec le prolongement de l’accord facilitant les expéditions, l’horizon s’éclaircit un peu plus pour le commerce mondial.
Depuis le 22 juillet dernier, l’accord sur le corridor maritime en mer Noire a facilité l’exportation par l’Ukraine de plus de 14 millions de tonnes de produits alimentaires, dont le blé, le maïs, l’huile de tournesol et le soja. C’est ce qu’a affirmé Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
Reconduite à la mi-novembre pour quatre mois supplémentaires sous la médiation de l’ONU et de la Turquie, l’entente a globalement permis d’apaiser les cours du blé et entraîné un mouvement de détente sur le marché des produits de base.
Ainsi après avoir atteint un record en mars dernier dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, l’indice des prix mondiaux de l’ONU a légèrement baissé en novembre, signant tout de même un 8ème repli mensuel consécutif.
« Des expéditions principalement orientées vers les pays les plus pauvres »
Alors que sur ces derniers mois, plusieurs déclarations des autorités russes ont souligné que l’initiative ciblait prioritairement les pays riches, en l’occurrence les pays de l’Union européenne (UE), Mme Grynspan rejette en bloc ces accusations. En effet, précise la dirigeante, il faut différencier les exportations de céréales pour le bétail de celles destinées aux humains.
« Soyons clairs, les aliments pour animaux ne sont jamais allés en majorité dans les pays en développement. Ceux-ci ont largement bénéficié de l’Initiative sur les céréales de la mer Noire en ce qui concerne les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine. Ainsi, deux tiers des exportations de blé sont destinés aux pays en développement », explique-t-elle.
Si elle reconnait qu’il y a encore du chemin à parcourir pour que les expéditions ukrainiennes retrouvent leur dynamique d’avant la guerre, l’ancienne vice-présidente du Costa Rica a également rappelé le besoin urgent de parvenir à un déblocage sur la question des engrais russes dont l’accès aux marchés mondiaux est l’un des points de l’accord de juillet.
Selon le président russe, Vladimir Poutine, 300 000 tonnes d’engrais russes sont actuellement bloqués dans des ports européens en raison des sanctions occidentales touchant notamment les secteurs financiers et logistiques.
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