(Agence Ecofin) - La guerre entre la Russie et l’Ukraine a déstabilisé les marchés de plusieurs denrées de base. Pour faire face à ce choc mondial, certains pays essaient de protéger leur marché intérieur en limitant les exportations.
La limitation progressive du commerce des denrées agricoles et d’engrais est une source d’inquiétudes majeures pour la sécurité alimentaire mondiale. C’est ce qu’indique le Groupe de réponse aux crises mondiales (GCRG) de l’ONU dans un rapport publié le mercredi 8 juin dernier.
Selon le document, depuis le 24 février dernier, date du début du conflit russo-ukrainien, 160 mesures ont été prises pour réduire les échanges de produits alimentaires et d’engrais. Cet effectif supérieur au nombre de dispositions adoptées pendant la crise des prix alimentaires de 2007-2008 affecte 17,3 % du total des calories échangées dans le monde.
Dans les détails, le GCRG précise que sur les 160 décisions, 109 ont été prises sous forme de restrictions à l’exportation pour certaines denrées de base et d’engrais par 63 pays à travers le monde.
Cette flambée de mesures de protection est d’abord liée à l’incertitude suite à la guerre et à ses impacts sur les chaînes d’approvisionnement de nombreuses denrées comme le blé et les huiles végétales qui ont incité de nombreuses nations à appliquer des politiques pour limiter d’éventuels effets négatifs sur leurs marchés nationaux.
L’Inde par exemple a imposé le 14 mai une interdiction des exportations de blé avant d’annoncer 10 jours plus tard des restrictions sur les exportations de sucre pour la première fois en six ans, plafonnant les ventes en 2022/2023 à 10 millions de tonnes.
De son côté, l’Indonésie qui a levé son interdiction d’exportation temporaire imposée sur l’huile de palme a augmenté la taxe maximale appliquée à la denrée sous forme brute destinée au marché mondial.
Si globalement, ces restrictions en vigueur actuellement entretiennent la hausse des prix avec des conséquences néfastes pour les pays importateurs, il faut noter la baisse de l’offre mondiale en céréales prévue pour 2022/2023 et qui pourrait encore ralentir les échanges.
Selon la FAO, la production céréalière mondiale en 2022/23 devrait baisser pour la première fois en quatre ans pour tomber à 2,7 milliards de tonnes, soit 16 millions de tonnes de moins que la récolte record estimée pour 2021.
Les baisses les plus importantes concernent le maïs, le blé et le riz alors que la production d’orge et de sorgho devrait augmenter.
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UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.