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PDG d'Ericsson: «L'explosion de l'Internet mobile va changer tous nos repères»

  • samedi, 29 octobre 2011 13:23

Ericsson a affiché une solide croissance au troisième trimestre, mais la conjoncture s'assombrit. Faut-il s'attendre à des mois plus difficiles ?
Hans Vestberg, PDG d'Ericsson : Il faut voir plus loin que cela. Le haut débit mobile est la technologie qui a le plus fort potentiel de transformation pour la vie des individus, les entreprises, et la société tout entière. En septembre, il y avait 5,8 milliards de clients mobiles dans le monde, dont 900 millions à haut débit. En 2016, ces chiffres atteindront 7,8 milliards, dont 5 milliards d'abonnés à haut débit. Le nombre de ces derniers va donc plus que quintupler en cinq ans. Nous rentrons dans une nouvelle ère industrielle, celle de la « société en réseau ». Tout ce qui pourra bénéficier du fait d'être connecté le sera, et cela va profondément transformer le monde dans lequel nous vivons. Plusieurs études ont montré que 10 % de pénétration du haut débit rapportent au moins 1 % de PIB supplémentaire. Et 1.000 connexions haut débit correspondent à 80 emplois créés. Alors, oui, il va certainement y avoir plus d'équipements connectés, et cela va profiter à Ericsson. Je vois trois aires de croissance : le développement du haut débit mobile, les services gérés pour le compte des opérateurs, et la gestion et la facturation des réseaux (OSS/BSS). Nous sommes numéro un dans les deux premières spécialités et nous serons parmi les trois premiers en OSS/BSS après la finalisation du rachat de Telcordia. 

Vous avez bénéficié de très gros contrats aux Etats-Unis pour le passage au très haut débit mobile (LTE) chez ATT et Verizon. A présent, les investissements se rééquilibrent vers l'Europe, où la concurrence est plus forte puisque les équipementiers chinois s'y sont fait une place. Vos profits vont-ils en pâtir ?
HV: En Europe, la situation concurrentielle n'a pas changé puisque les équipementiers asiatiques sont déjà là depuis cinq ou six ans. Mais il y a tout de même une profonde différence entre les marchés américain et européen. Il y a environ 5 millions de stations de base mobiles dans le monde, dont 1 million sont si vieilles qu'il faut les changer. La plupart d'entre elles sont en Europe, car nous avons été les pionniers du GSM. En ce moment, chez Ericsson, nous sommes donc en train d'imprimer notre marque en modernisant les réseaux européens. C'est maintenant que les opérateurs décident qui seront les fournisseurs pour les années à venir. Ce travail de fond nous permet de gagner des parts de marché, tout en maintenant nos marges opérationnelles à 11,3 %.

La Commission européenne vient de proposer d'investir 9 milliards d'euros dans le haut débit. Est-ce suffisant ?
HV: Je ne commenterai pas une initiative de Bruxelles. Remarquez toutefois que cette industrie est parvenue à 5,8 milliards d'abonnés mobiles avec de l'argent uniquement privé. Aujourd'hui, vous avez en main un téléphone que vous pouvez utiliser partout dans le monde, grâce aux efforts de standardisation menés par les industriels. Il suffit de 40 dollars pour se payer un mobile, ce que nous avons obtenu grâce aux économies d'échelle. Nous sommes donc allés très loin avec des fonds privés. Et nous continuerons à le faire : en 2015, 90 % de la population mondiale sera couverte par un réseau mobile grâce à l'argent privé ! Cela n'empêche pas les fonds publics d'être toujours les bienvenus. 

Vos clients opérateurs cherchent de nouveaux modèles économiques face à l'explosion du trafic Internet mobile, qui les contraint à de lourds investissements sans garantie de revenus supplémentaires. Comment les aidez-vous à passer ce cap difficile ?
HV: Par le passé, le modèle de facturation de l'accès à Internet était plutôt simple. Mettons que c'était 15 dollars par mois quel que soit le nombre d'abonnés, quel que soit le débit. Mais quand la majeure partie des humains veulent se connecter, comment faire ? En Indonésie, 80 % de la population ne peut pas payer cette somme. Un opérateur distribue maintenant des cartes SIM à 50 cents par mois, qui permettent de se connecter à Facebook, mais pas de téléphoner. A l'opposé, certains pompiers américains sont équipés d'une caméra frontale qui retransmet en direct les images de l'accident vers l'hôpital ou la police via un réseau LTE. Et cela, c'est un service à valeur ajoutée qu'ils paient peut-être autour de 1.000 dollars par mois. Avec l'avènement des objets connectés, on peut aussi imaginer un service de « m-santé » qui permette de vérifier votre santé à distance grâce à un capteur qui envoie un petit signal épisodiquement, pour un abonnement annuel qui pourrait être de 1 euro par an seulement. En offrant des solutions de ce type, nous aidons les opérateurs à segmenter leur offre, pour que chaque utilisateur dispose de la juste quantité de données. Cela va changer tous nos repères. 

Quels repères ?
HV: Alors que nous avions jusqu'ici un forfait Internet unique pour 50 forfaits voix différents, ce schéma va complètement s'inverser. Une telle évolution est logique, puisque les données représentent désormais 75 % du temps passé sur un « smartphone ». En comparaison, il y a cinq ans, la voix pesait encore 93 % du trafic... En fin de compte, il faut absolument multiplier les types de forfaits, sinon on risque d'exclure une énorme partie de l'humanité. Cela met clairement la pression sur les opérateurs, qui ne peuvent plus se concentrer uniquement sur l'opération de leurs réseaux. 

Propos recueillis par S. G. pour Les Echos

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