(Agence Ecofin) - Le Zimbabwe est le seul producteur africain de lithium. Alors que la RDC et le Mali s’activent pour le rejoindre, le pays d’Afrique australe poursuit le développement de ce secteur, soutenu par des investisseurs chinois voulant sécuriser leur approvisionnement en matériaux de batteries électriques.
Le Zimbabwe exportera davantage de lithium dès mars 2023 grâce au projet Zulu. C’est ce qu’a annoncé cette semaine le propriétaire du projet, Premier African Minerals (PAM) qui a signé un contrat d’approvisionnement avec Suzhou TA&A Ultra Clean Technology.
Selon le PDG George Roach cité par Reuters, l’acheteur chinois mettra 35 millions de dollars à disposition de PAM pour la construction d’une usine pilote capable de livrer annuellement environ 48 000 tonnes de concentré de spodumène. Il s’agit de la matière première utilisée ensuite pour produire de l’hydroxyde ou du carbonate de lithium, deux matériaux au cœur de la fabrication des batteries lithium-ion des véhicules électriques.
Selon une estimation conforme au code SAMREC, le projet Zulu hébergerait 20,1 millions de tonnes de ressources inférées, contenant 526 000 tonnes d’équivalents de carbonate de lithium.
Garder une longueur d’avance sur la RDC et le Mali
Avec l’augmentation de la demande de lithium afin d’alimenter une industrie des véhicules électriques en plein développement, plusieurs pays disposant de gisements inexploités ont accéléré leurs efforts pour profiter du contexte favorable. En Afrique, la RDC et le Mali sont les plus en vue grâce respectivement aux projets Manono et Goulamina. Si les chiffres de production et les revenus escomptés sont importants, ces pays sont néanmoins en retard par rapport au Zimbabwe, seul producteur africain de lithium.
Le pays d’Afrique australe qui exporte déjà le métal depuis plusieurs décennies grâce à la mine de Bikita, veut garder cette longueur d’avance avec les projets Zulu, mais aussi Arcadia. Ce dernier devrait en effet livrer également ses premières tonnes de spodumène dès l’année prochaine, selon les prévisions de son propriétaire Zhejiang Huayou Cobalt, un autre groupe chinois. Arcadia pourrait ainsi livrer annuellement jusqu’à 400 000 tonnes de concentré de spodumène.
A Harare, on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisque le gouvernement met également la pression sur les investisseurs pour le développement d’une industrie locale de transformation. Si les autorités y arrivent, les revenus tirés du secteur devraient augmenter dans les années à venir et permettre d’atteindre l’objectif de 12 milliards de revenus miniers annuels fixé initialement pour 2023.
Emiliano Tossou
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