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Economie numérique au Gabon : « Reformer les institutions, c’est une bonne chose, mais il faut des Outils, des Hommes et des Processus »

  • Date de création: 08 septembre 2023 14:01

(MANSTRICT CONSULTING) - La 3eme édition des Assises du Numériques s’est tenue à Libreville au Gabon en avril 2023 sous le thème « Digitalisation de l’administration publique et stratégie pour l’inclusion numérique ». Cette conférence qui existe depuis 2018 a été fondée par Manstrict consulting, cabinet international spécialisé en Stratégie et Ingénierie dans l’intégration numérique. Nous sommes allés à la rencontre de Mme Nathalie Le Brun et M. David Mbouroukounda, les dirigeants du cabinet Manstrict consulting, pour découvrir la particularité de cette conférence et surtout le Rapport 2023 des Assises du Numérique, aujourd’hui très attendu au Gabon suite au changement de gouvernance au sommet de l’Etat.

Le Gabon est dirigé depuis le 30 août 2023 par un Conseil de Transition, pensez-vous que tout est à mettre plat pour le numérique ? Quid du rapport attendu des Assises du Numérique de 2023 ?

David Mbouroukounda : Bien que la dynamique soit totalement différente, les administrations fonctionnent et la vie suit son cours. Concernant le numérique nous avons une fenêtre d’opportunités qui s’ouvre à nous pour réitérer nos recommandations, et participer aux rectifications de la stratégie gouvernementale du numérique. Il ne s’agit pas de mettre tout à plat mais plutôt de montrer l’état actuel et réel de la situation du numérique notamment dans l’administration publique, de montrer que le marché local est pauvre, inexpérimenté et monopolistique. Par ailleurs il s’agit aussi de mettre en exergue les causes d’un service public en difficulté à cause des moyens numériques qui ne sont pas au rendez-vous. Nous nous réjouissons qu’une nouvelle gouvernance soit en place et que les forces vives de la nation sont sollicitées.

1 Nation

En cinq ans les assises ont regroupé les meilleurs experts du numériques du Gabon pour dénoncer, débattre et proposer des solutions sur des thèmes spécifiques. Bien qu’il existe d’autres conférences, salons, sommets et autres sur le numérique qui traitent également des problématiques dans le numérique, quels sont les facteurs différenciants de ces assises ?

David Mbouroukounda : Les facteurs différenciants de ces assises est le format des discussions où tout le monde a la parole et a la possibilité de poser son problème et de faire des propositions. L’autre facteur important est le financement et l’organisation de la conférence qui sont totalement pris en charge par le cabinet Manstrict et ses partenaires. Ce sont des consultations ouvertes où notre valeur ajoutée est de conduire des débats sur les plans stratégiques, fonctionnels et techniques.  Vous venez aux assises du numériques pour apprendre et repartir avec une connaissance, un savoir une démarche. Vous faites le lien avec votre environnement et les opportunités qui se présentent à vous. Imaginez un atelier spécifique pour résoudre des problématiques spécifiques. À cette échelle nous sommes les seuls à le faire dans la sous- région.

Pour la 3eme édition des Assises vous avez fait appel à des partenaires, qui ont fait le déplacement à Libreville, quel était l’objectif ?

David Mbouroukounda : L’approche de Manstrict consulting est de faire un effort supplémentaire via des études de cas tangibles en séance. Et cette année au Gabon, il y a eu les américains Supermicro, NVIDIA, Open-E, le japonais KIOXA et le groupe Boston Limited. À tour de rôle ces sociétés ont mis en avant des présentations dynamiques adaptées aux problématiques spécifiques posées pendant la conférence.

Nous avons fait appel à ces sociétés, pour nourrir le pragmatisme de la conférence et montrer aux conférenciers les nouvelles technologies de ruptures et leurs imbrications dans un écosystème.

À titre d’exemple nous avons démontré en séance, l’écosystème stockage, compute, réseau, application, cybersécurité versus intégration et administration. L’objectif ici étaient de montrer comment la miniaturisation, la technologie et l’éthique sont en symbiose.

 2 symbiose

Cette année vous avez eu la participation de tous les ministères impliqués dans la transformation numérique de l’administration publique. Cela a-t-il été bénéfique pour la conférence ?

David Mbouroukounda : Les assises représentent aujourd’hui un collectif combiné de plus de 120 experts techniques du numériques multisectoriel qui interviennent sur des sujets comme l’urbanisation, l’organisation, la formation, la technologie, la cyber sécurité et les pratiques associées. En effet l’ancien Gouvernement a mis à disposition les personnes ressources clés. Nous avons traité les sujets saillants avec les meilleurs profils au niveau national : Directeurs des systèmes d’information, Urbanistes, Architectes techniques, Conseillers experts technique, Spécialiste en passation de marchés, communicants du numérique mais aussi ceux qui contribuent à exécuter la stratégie numérique au niveau national. Il y a eu un retour positif, car nous avons vu sous un autre angle les avancés sur le numérique mais aussi les points bloquants, les difficultés, les erreurs commises.

Nathalie Le Brun : Cette démarche inclusive est la plus appropriée pour réviser une stratégie étatique, cadrer les besoins et refixer les objectifs. Vous avez encore un autre exemple de la complexité du format de discussion de ces assises   Notre démarche en Afrique subsaharienne est plus de l’Advisory que du Consulting car nous ne monétisons pas toutes nos prestations. Dans le cadre des Assises du numérique nous mettons à disposition des rapports suffisamment compréhensibles et accessibles au grand public. Nos valeurs sociétales dictent notre adaptation, notre progression et notre expertise.

Quelles sont concrètement les propositions de Manstrict consulting ? Il y a des cabinets internationaux de renom au Gabon, quel est la valeur ajoutée d’un cabinet comme Manstrict ?

David Mbouroukounda : Je pense qu’il faut cerner le contexte. Vous avez dans notre précédent rapport plusieurs orientations. C’est technique, c’est factuel, c’est pratique et pragmatique. Tous nos échanges ont toujours été enregistrés, les vidéos sont disponibles. Le rapport 2023 explique dans les détails comment faire : urbanisation, architecture, matériel, plans etc. Si la gouvernance ne suit pas nous ne pouvons rien faire, nous pouvons juste dénoncer les incohérences qui malheureusement envoient des signaux négatifs à l’international. À l’instar des multiples plans superficiels qui sont exposés par les organismes gabonais en charge de la promotion des investissements. Il faut vérifier tout cela, arrêter de se mentir et se mettre au travail. Reformer les institutions oui c’est une bonne chose, mais il faut des Outils, des Hommes et des Processus.

 Le service public attendu par les populations est quasiment impossible à fournir sans l’outil numérique en transverse.

Aujourd’hui l’économie numérique au Gabon est fortement focalisée sur le secteur de la téléphonie mobile et de l’internet. Bien qu’il y ait des points positifs, on a oublié le service public et les ménages. Il y a des emplois directes et indirectes qui ont été créés, mais cela reste des emplois précaires non encadrés, et cela profitent aux opérateurs qui sont les maitres du jeu.

Ensuite il y a les différents vides juridiques liés à l’utilisation des données, leurs classifications, leurs intégrités… il n’y a pas de cadre pour vendre des actifs numériques, pour fournir du service, pour garantir la sécurité du numérique, même dans le domaine de la formation …il faudrait organiser tout cela avant d’avancer. Par exemple, cela fait 5 ans que nous demandons les schémas directeurs des infrastructures techniques (applications, systèmes, réseau, télécoms et sécurité) et les schémas directeurs des systèmes d’information de l’état, et nous ne les avons toujours pas…nous nous demandons s’ils existent.

Toujours dans le développement numérique, les administrations publiques fonctionnent en silos, il n’y a pas de vision commune dans la planification, l’acquisition, l’intégration, l’exploitation des actifs numériques et enfin l’agence – ANINF- qui doit faire office de centre de service central pour les administrations n’est pas au rendez-vous. C’est pour cela nous abordons très peu le sujet de la cybercriminalité et de la cybersécurité car plus de 80 % des failles sont internes, donc pourquoi se prémunir avec des concepts stratosphériques quand on ne sait même pas qui se connecte à un système d’information.

Néanmoins tout n’est pas négatif. Le Gabon a investi sur des infrastructures matérielles ces 10 dernières années, en termes de classement sous-régional le Gabon est en tête des classements et le numérique de manière générale couvre bien le territoire. Alors comment s’arrimer à cela ?

David Mbouroukounda : Vous avez raison. Malheureusement ces investissements n’ont pas été valorisées, et la majorité sont déjà sur le chemin de l’obsolescence. Pourquoi se précipiter à acquérir des actifs numériques quand on n’a pas de plan d’achat, de plan d’intégration, de plans technique, d’utilisation et de plan d’évolution ? Ensuite ou est produit la ressource numérique ? quel est le lien avec l’économie et la gouvernance.  Vous avez ici des écueils qui ont été abordés pendant les assises et qui n’étaient pas traités au niveau de l’exécutif.

Nathalie Le Brun : Les effets d’annonce c’est bien, mais il faut travailler en symbiose pour définir ces plans. Il faut faire des ateliers et bien les ordonnancer et enfin il faut les restituer à la gouvernance exécutive.

À vous entendre le rapport des Assises du Numérique 2023, aidera l’exécutif à mieux se projeter ? en quoi est-il différent du précédent rapport ?

David Mbouroukounda : Je tiens à préciser que plusieurs recommandations ont été suivies dans le précédent rapport par l’ancien régime. Dans le rapport 2023, qui sera remis début octobre nous présenterons des plans de gouvernance et des plans d’architectures techniques bornés dans le temps, en d’autres termes c’est une étude pragmatique qui essaye de répondre à toutes les problématiques qui ont été abordées pendant la conférence. Nous nous rendrons à Libreville pour la restitution, avant la publication publique d’une version allégée.

Interview réalisée par A. PORST

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