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Kahi Lumumba : « Il faut stopper la course aux followers pour se concentrer sur l’engagement »

  • Date de création: 14 novembre 2022 08:53

(Agence Ecofin) - Changements des Adicomdays, importance de l’engagement, collaboration avec les créatifs de la partie anglophone du continent… Ce sont les principaux sujets abordés par Kahi Lumumba, cofondateur et PDG de Totem Expérience, le groupe qui organise les Africa Digital Communication Days (Adicomdays).

Agence Ecofin : Initialement conçus comme des rassemblements de spécialistes de la communication digitale africaine, les Adicomdays se transforment en célébration des créatifs africains et de leurs contenus. Comment définiriez-vous aujourd’hui l’évènement ?

Kahi Lumumba : Il y a effectivement une évolution parce qu’avant on se définissait comme une conférence sur la communication digitale mais maintenant on se voit comme une communauté qui souhaite avoir un impact dans les domaines demandant de la créativité. Pour avoir un impact, il faut créer des concepts, être régulier, se former. Désormais, les Adicomdays sont les rencontres d’une communauté qui a pour but d’aider la jeunesse africaine à utiliser les outils et les infrastructures du web pour créer de la valeur.

AE : Est-ce que ce changement était voulu par Totem Experience ?

KL : C’est venu au fil des discussions. On a débuté l’aventure Adicomdays en se disant qu’il fallait faire en sorte que les acteurs de la communication digitale se rencontrent. Ensuite, nous avons voulu mettre les gens en valeur, puis, les contenus qu’ils proposaient. Nous nous sommes rendus compte que chaque participant à l’évènement était un potentiel média africain qui pouvait avoir un impact. A partir de là, nous avons considéré que c’était important de leur en donner les moyens.  La transition s’est faite naturellement.

Avant d’être des organisateurs, nous sommes des consommateurs. Nous passions également notre temps sur internet en se demandant ce que nous ferions de ce puissant outil. Puis, nous avons découvert des jeunes qui pouvaient, grâce au contenu de leurs comptes, inciter des gens à visiter des pays africains ou à porter de la mode africaine. Finalement, l’influence c’est ça. La capacité de créer du contenu qui pousse à réaliser une action. C’est important dans le secteur de la communication.  Il a suffi en tant qu’organisateur de discuter constamment avec les créateurs de contenu pour que l’événement s’adapte à leurs besoins pour prendre la forme qu’il a aujourd’hui.

AE : Le Nigeria est l’invité d’honneur de cette édition. A quel point était-ce important pour vous de créer ce pont avec ce représentant des industries créatives en Afrique Anglophone ?

KL : Déjà, il faut rappeler que la vision de Totem Experience est panafricaine. C’est vrai qu’il y a la barrière de la langue mais à un moment où à un autre, il fallait tenter cela. Ils sont venus avec beaucoup d’humilité et ce qui est intéressant c’est qu’ils veulent apprendre de l’Afrique francophone.

« Le Nigeria veut également apprendre des marchés d’Afrique Francophone »

AE : Le Nigeria a récemment lancé des mesures comme l’interdiction d’utiliser des voix off et des modèles étrangers dans les publicités ciblant la population locale. Que pensez-vous de cette mesure ?

KL : Je pense que ça a un impact en termes de symbole. Ça permet aux autorités des pays africains de se rendre compte qu’ils peuvent prendre des décisions qui ont un impact positif sur les créatifs de leurs pays.

« Il faut laisser sa place à la méritocratie. Il faut arrêter de se plaindre que les annonceurs préfèrent se tourner vers l’Afrique du Sud. Il faut créer le concept qui les fera venir »

AE : Pensez-vous que cet exemple doit-être suivi par d’autres pays africains ?

KL : Je pense qu’à un moment, il faut laisser sa place à la méritocratie. Il faut, par exemple, arrêter de se plaindre que les annonceurs préfèrent se tourner vers l’Afrique du Sud. Je pense que dans un métier de la créativité digitale quand on est bon, la demande finit par venir. Plutôt que de chasser la concurrence étrangère, il faut créer le concept qui fera venir les annonceurs.

AE : Vos formations, les Adicomacademies ont eu beaucoup de succès durant les précédentes années. Avez-vous envisagé d’organiser des formations similaires sur une plus longue période ?

KL : On a effectivement de très bons retours sur nos formations, celles destinées aux professionnels de la communication et celles ciblant les créateurs de contenus. De notre côté, on aimerait beaucoup que la formation prenne plus de place dans l’écosystème, mais on a beaucoup de mal à convaincre les gens d’investir sur eux-mêmes. Pourtant, c’est important qu’on ne prenne pas de retard sur les autres continents dans le secteur de la créativité digitale.

AE : Vous avez récemment présenté les Adicomwatch, un film des meilleurs publicités et Brand content du marché ivoirien. Envisagez-vous de rééditer l’expérience, voire de l’intégrer aux Adicomdays ?

KL : C’était un test qui a bien marché. On l’a fait en Côte d’Ivoire puis on a eu des demandes pour le refaire dans d’autres pays et on le fera peut-être. Ça demande des moyens, mais effectivement pourquoi ne pas rêver d’un Adicomweek avec les conférences, les formations et la séance de visionnage Adicomwatch. J’en profite pour lancer un appel aux sponsors pour nous aider à aller beaucoup plus loin dans cette quête pour faire progresser l’écosystème de la créativité digitale africaine.

AE : Si vous ne deviez choisir qu’une chose que les participants à cette 6e édition doivent retenir, qu’est-ce que ce serait ?

KL : Ce que j’aimerais vraiment qu’on retienne c’est qu’il faut qu’on dise stop à la course aux followers et que les créateurs de contenus visent l’engagement. C’est beaucoup plus important d’obtenir le commentaire qui dit « votre contenu a changé ma vision des choses » que d’obtenir des followers. Les gens sous-estiment encore l’importance de l’engagement.

Propos recueillis par Servan Ahougnon


 
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