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Joël Hounsinou : « Le groupe MSC entend conserver Bolloré Africa Logistics comme une entité autonome »

  • Date de création: 13 juin 2022 16:22

(Agence Ecofin) - Le secteur africain du transport et de la logistique a connu une actualité chargée ce derniers mois : reprise post-Covid, cession au groupe MSC, lancement de la Zlecaf… Joël Hounsinou, DG de Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire fait le point pour l’Agence Ecofin. 

L’édition 2022 de l’Africa CEO Forum se tient actuellement à Abidjan dans un contexte de relance de l’économie africaine motivée par une ombre d’apaisement de la récente crise sanitaire. La branche ivoirienne de Bolloré Transport & Logistics est présente lors de cet événement. Dites-nous quels sont les objectifs du groupe à travers sa participation à ce forum.

Comme vous le savez, Bolloré Transport & Logistics est aujourd’hui un acteur majeur en Afrique où nous opérons le premier réseau de logistique intégrée. L’Africa CEO Forum est un événement central qui réunit plus de 1500 chefs d’entreprises, investisseurs et décideurs politiques venus du monde entier pour débattre des problématiques et des projets de développement en Afrique. Ce rendez-vous est pour nous l’occasion de partager avec les autres investisseurs, notre ambition de faire de l’Afrique un acteur incontournable du développement de l’économie mondiale. Au cours de ces deux jours, nous viendrons partager nos projets de développement du continent africain et présenter notre stratégie d’engagement articulée autour de la mise en place de solutions logistiques innovantes ainsi que nos programmes spécifiques visant à réduire notre empreinte carbone. 

En début septembre 2019, vous avez mis en service Aérohub, une plateforme logistique multimodale, à vocation sous-régionale, qui est destinée à recevoir, stocker et distribuer les produits alimentaires (frais, secs ou congelés), pharmaceutiques, technologiques etc. Récemment vous avez aussi construit une station d'empotage pour cacao au port de San Pedro. À ce jour, quels sont les apports de ces investissements pour l’économie ivoirienne, notamment à la chaîne d’approvisionnement et de distribution nationale ?

Les investissements que nous réalisons, visent à offrir à nos clients, une offre logistique complète et performante, leur permettant d’exporter leurs marchandises dans les meilleures conditions et à des coûts très compétitifs, favorisant ainsi le commerce intra-africain.

Aérohub matérialise cette ambition que nous avons, en apportant des réponses adaptées aux besoins des secteurs clés de l’économie ivoirienne. C’est également un point de connexion entre les flux logistiques amont maritimes ou aériens du transport international et les consommateurs finaux de l’Afrique de l’Ouest.

Avec le support des 140 collaborateurs spécialisés dans l’entreposage à valeur ajoutée, Aérohub délivre des solutions sur-mesure destinées aux acteurs de la grande distribution, de l’industrie pharmaceutique, des télécommunications, de la restauration…

Trois ans après sa mise en exploitation, nous allons d’ailleurs poursuivre notre plan d’actions et procéder à l’inauguration sur le même site, en septembre prochain, d’un nouvel entrepôt aérien de 9 000 m2 qui correspond à la phase 2 du projet. Quant à la phase 3, elle sera lancée en 2023, et consistera à construire un deuxième entrepôt dédié aux opérations à valeur ajoutée.

Pour ce qui est de la station d’empotage cacao que nous avons mise en service au mois de mai dernier dans la zone portuaire de San Pédro, elle permettra d’accompagner l’essor de la filière et de soutenir l’économie ivoirienne. Ce nouvel investissement porte donc à trois le nombre total de stations d’empotages cacao construites par Bolloré Transport & Logistics en Côte d’Ivoire, dont les deux premières sont situées dans la zone portuaire d'Abidjan. Par ailleurs, nous avons lancé la construction de nouveaux entrepôts modernes dédiés aux produits agricoles tels que le cacao et l’anacarde pour augmenter nos capacités de stockage. 

En quoi ces plateformes pourraient participer à l’intégration économique de la sous-région ?

Bolloré Transport & Logistics est engagé dans la modernisation des infrastructures logistiques de la Côte d’Ivoire afin d’en faire un hub régional. C’est tout un réseau d’infrastructures connectées que nous mettons en place pour fluidifier la chaîne d’approvisionnement. En plus de nos investissements dans les hubs logistiques, l’entreprise investit également dans la construction d’un deuxième terminal au port d’Abidjan ayant vocation à servir de plateforme de transbordement, sans oublier le chemin de fer qui permet d’acheminer à partir du port d’Abidjan, les marchandises dans les pays de l’hinterland, à savoir, le Burkina Faso et le Mali.

Grâce à notre parfaite connaissance de l’environnement, nous appliquons une politique d’investissement structurelle et malgré un environnement de plus en plus dynamique et compétitif, nous demeurons fidèles à cette démarche, gage de développement. Nous restons focalisés sur notre première mission, qui est de mobiliser les moyens pour satisfaire les besoins de notre clientèle. Nous restons donc engagés à investir durablement en Afrique de l’ouest, au travers de nos différents projets, afin de consolider notre leadership sur le secteur de la logistique et concrétiser notre ambition de faire de cette région, un véritable hub logistique en Afrique.

Les défis environnementaux qui seront certainement au cœur de cette rencontre, sont une problématique pour laquelle l’industrie du transport et de la logistique, domaine d’activité du groupe Bolloré, est souvent pointée du doigt car faisant partie des gros émetteurs de gaz à effet de serre. On parle d’environ un quart des émissions mondiales. À l’heure actuelle, à quelle étape en êtes-vous concernant la réduction de votre empreinte carbone et quel est votre agenda dans le domaine pour les prochaines années ?

Bolloré Transport & Logistics est engagé depuis plusieurs années en faveur de la protection de l’environnement. C’est d’ailleurs à ce titre qu’intervient Éric Melet, CEO de Bolloré Railways, au cours d’une table-ronde pour parler de la décarbonation des transports en prenant l’exemple du chemin de fer. Essentiel au développement économique et social des pays qu’il traverse, le chemin de fer constitue en effet un outil de transport de masse ultra compétitif, tout en offrant un bilan carbone bien plus avantageux que le transport routier. Concernant nos activités portuaires, un processus de labellisation a été lancé l’année dernière par Bolloré Ports pour formaliser nos engagements environnementaux à travers une méthodologie complète établie avec Bureau Veritas pour adresser tous les enjeux actuels. Elle comprend notamment l’acquisition d’équipements électriques et des initiatives visant à favoriser l’économie circulaire ou encore la sensibilisation de nos collaborateurs. Sur ce dernier volet, nous nous sommes d’ailleurs engagés à réaliser des opérations de reboisement en lien avec le ministère des Eaux et Forêts et des associations engagées dans la lutte contre le changement climatique. Nous travaillons enfin, sur d’autres projets pour aller vers un transport décarboné et transformer progressivement le paysage logistique actuel, en y intégrant systématiquement l’environnement comme élément prioritaire. 

En mars, le Groupe Bolloré a conclu un accord avec MSC Group pour la cession de ses activités de transport et de logistique en Afrique. Dans quelle mesure cette opération impacte-t-elle, ou impactera dans le futur, les plans d’investissements de la société en Côte d’Ivoire ?

Dans le cadre de cette cession, le groupe MSC entend conserver Bolloré Africa Logistics comme une entité autonome dont le siège resterait basé à Paris, mais aussi maintenir l’organisation actuelle et préserver les emplois. Par ailleurs, les accords et engagements pris par le Groupe Bolloré vis-à-vis de ses clients, partenaires étatiques et privés seront maintenus et exécutés tels que prévus initialement. L’aboutissement de ce projet doit être perçu comme une opportunité de valoriser le potentiel des équipes et les actifs du Groupe, afin de poursuivre le travail initié, permettant de consolider une offre solide pour nos clients et partenaires. Il est bon de rappeler que cette cession ne va pas changer fondamentalement le cours de nos investissements. Au contraire, nous sommes persuadés que cette opération viendra renforcer nos investissements en Afrique.

Après la Covid-19, c’est le conflit russo-ukrainien qui semble mettre aujourd’hui en lumière la vulnérabilité des pays africains par rapport aux chaînes d’approvisionnement mondiales. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a, dans le cadre de son PND 2021-2025 mis l’accent sur l’accélération de l’industrialisation du pays, une stratégie généralement présentée comme une solution contre ce type d’exposition. Comment Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire compte-t-il s’aligner sur ce plan d’action qui, rappelons-le, taille la part belle au secteur privé ?

Le PND 2021-2025 de la Côte d’Ivoire prévoit un apport significatif de la part du secteur privé. Bolloré Transport & Logistics y prend part activement, avec plusieurs investissements réalisés ces dernières années ou en cours de réalisation. Notre entreprise finalise actuellement les travaux du 2ème terminal à conteneurs du port d’Abidjan pour un investissement global de 262 milliards de FCFA. Il s’agit là, du premier terminal de transbordement du port Autonome d’Abidjan dont la mise en service dès novembre 2022, permettra d’accroître les échanges dans la sous-région et contribuera à dynamiser les corridors Côte d’Ivoire/Burkina Faso/Mali. À ce projet, s’ajoutent également ceux évoqués précédemment, notamment la construction et l’inauguration de nos stations d’empotage pour l’exportation du cacao, de même que la construction d’une base pour la logistique aérienne, dans la zone aéroportuaire d’Abidjan. En 2023, Bolloré Transport & Logistics prévoit également de lancer le projet de construction d’une plateforme logistique de 50 000 m² dans la périphérie d’Abidjan afin de désengorger la zone portuaire d’Abidjan. Tous ces investissements confortent notre position d'opérateurs privé de référence auprès du gouvernement ivoirien, pour la mise en œuvre de son plan national de développement 2021-2025. 

Aujourd’hui les pays africains organisent leurs stratégies de développement commercial autour de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui sera, une fois pleinement opérationnelle, l’une des plus grandes zones de libre-échange à l’échelle mondiale. Alors que certains pessimistes estiment que le continent n’est pas prêt pour une telle initiative, quel regard portez-vous sur ce projet ?

Nous sommes confiants et nous ne doutons pas de sa réussite. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) va renforcer le commerce intra-africain qui reste encore relativement faible. Les échanges intra-africains sont estimés actuellement à près de 16 %, alors qu'ils représentent plus de 60 % sur les continents asiatique et européen.

Le savoir-faire de nos équipes opérationnelles et la solidité de notre réseau qui s’étend sur 48 pays du continent sont des atouts majeurs dans la chaîne de valeur du commerce intra-africain. Nous appelons d’ailleurs de tous nos vœux, l’effectivité de cette zone de libre-échange, afin d’y jouer pleinement notre partition, dans l’optique de connecter toute l’Afrique à notre réseau logistique.

Propos recueillis par Henoc Dossa et Moutiou Adjibi Nourou.


 
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