Internet pour décrypter la généalogie africaine

(Agence Ecofin) - Il s’agit cependant d’un travail collaboratif où la participation des internautes sera cruciale pour assembler et organiser, comme dans un puzzle, les pièces d’une histoire bien souvent perdue.

Les descendants des Africains déportés durant la traite négrière n’ont pas toujours suffisamment d’informations sur leurs origines exactes (pays, région, généalogie). Un nouveau site web, sponsorisé entre autres par l’université américaine Emory d’Atlanta, aux Etats-Unis, vise à combler cette lacune en donnant la possibilité d’en savoir plus sur les identités des Africains embarqués sur les bateaux négriers du 19e siècle. Avec les renseignements recueillis, il sera possible de retracer les origines de millions d'autres Africains transportés de force en Amérique.

Le site contient des informations détaillées sur les Africains libérés des vaisseaux négriers, informations relatives au sexe, à l’âge, au port d’embarquement, et surtout au nom africain initial. A partir du moment où, estiment les éditeurs du site, les noms utilisés dans les langues et au sein des groupes sociaux d'Afrique n’ont pas beaucoup évolué au cours de ces deux derniers siècles, les milliers de noms figurant dans la base de données du site peuvent servir de point de départ pour déterminer les origines ethniques et linguistiques des Africains qui se trouvaient à bord de ces vaisseaux.

Une collaboration est attendue du public pour identifier les équivalents modernes de ces noms ainsi que les langues et les groupes ethniques auxquels ils pourraient être associés. Les personnes ayant une certaine connaissance des langues africaines et des pratiques culturelles de nomination en Afrique peuvent suggérer ces correspondances. En prenant le temps de rechercher, d’écouter des noms qui leur sont familiers et de proposer un équivalent moderne, une langue ainsi qu'un groupe ethnique, les internautes peuvent contribuer à déterminer la langue, les origines ethniques et géographiques des individus figurant sur ces registres. Finalement, les origines possibles de millions d'autres Africains inconnus faits esclaves durant la traite négrière peuvent être déterminées ou mieux connues.

Avec ces informations, les chercheurs ayant en charge l’exploitation de la base de données du site vont analyser l'éventail de langues et de groupes ethniques associés à un nom ainsi que la recherche historique portant sur les lieux d'établissement et les déplacements des peuples en Afrique. Au fur et à mesure que les renseignements seront reçus et analysés, de nouvelles données (langue et origine ethnique des individus) seront ajoutées à la base de données.

Les visiteurs du site seront ainsi en mesure de rechercher les Africains par groupe linguistique ainsi que de consulter des cartes montrant les lieux d'établissement historiques des personnes déportées dans la traite négrière transatlantique.

De plus amples renseignements sur le projet Africain Origins peuvent être obtenues en visitant le site : http://www.african-origins.org