Chez Amazon, des employés se font licencier par un algorithme

(Agence Ecofin) - Dans leur recherche effrénée de productivité, certaines entreprises cherchent des moyens de profiter des avancées technologiques. Si l’IA et les autres outils du futur sont appelés à cohabiter avec les humains, plusieurs obstacles subsistent.

Aux Etats-Unis et au Canada, la flotte de livreurs du service Amazon Flex serait gérée par un programme informatique qui évalue leur productivité et peut prendre seul sans intervention humaine des décisions de licenciement. C’est ce que rapporte cette semaine Bloomberg, précisant que les livreurs ne sont pas des salariés de l’entreprise, mais travaillent « à la tâche » en utilisant une application pour connaitre leurs points de livraisons.

D’après les détails fournis par l’agence, les livreurs sont évalués selon plusieurs critères qui vont de la ponctualité à leur efficacité à satisfaire les clients. En cas de faible performance (et donc de faible note), l’algorithme envoie des avertissements ou ferme automatiquement les comptes concernés.

Toutefois, les témoignages recueillis dénoncent des licenciements sans « véritable raison » ou à cause de « problèmes techniques ». Une livreuse indique par exemple qu’elle a été virée en raison d’une crevaison qui a retardé sa livraison, alors qu’un livreur a vu son compte fermé, car l’appartement où il devait livrer était verrouillé et il n’a pas pu livrer son colis.

Pour la porte-parole d’Amazon Flex, Kate Kudrna, les plaintes des livreurs concernant un mauvais traitement et des licenciements injustes sont « anecdotiques » et ne représentent pas l’expérience de la majorité. « Nous avons largement investi dans la technologie et les ressources pour proposer aux livreurs de la visibilité sur leur service, et sur leur éligibilité à le continuer », a-t-elle déclaré.

Cette situation devrait toutefois raviver les débats autour des relations entre l’humain et les machines. Alors que plusieurs entreprises cherchent à utiliser les avancées technologiques pour automatiser et optimiser certaines tâches, obligeant les employés à se réadapter ou perdre leur travail, les sceptiques pensent que la machine ne pourra jamais remplacer totalement l’homme. Pour d’autres, faire cohabiter les deux parties sera difficile surtout sur les lieux de travail, car la question des emplois est très sensible.

Louis-Nino Kansoun

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