(Agence Ecofin) - La Banque centrale sud-africaine a réduit, le 22 mai, ses prévisions de croissance pour 2014 à 2,1%, contre 2,6% attendus précédemment en raison notamment des effets néfastes de la longue grève qui affecte depuis quatre mois les principales mines de platine mondiales.
«En dépit d'un environnement mondial plus favorable pour la croissance, les perspectives de croissance se sont détériorées de façon marquée. Il n'y a toujours pas de fin en vue pour la grève prolongée dans le secteur du platine, dont les coûts économiques et sociaux ne cessent d'augmenter, et sont potentiellement dévastateurs», a expliqué la gouverneure de la Banque centrale sud-africaine, Gill Marcus (photo).
«Les secteurs minier et manufacturier se sont visiblement contractés au premier trimestre, et les problèmes d'alimentation en énergie ajoutent à ces faibles perspectives», a-t-elle fait savoir à l’issue d’une réunion du comité de politique monétaire de la Banque.
Les groupes miniers et industriels actifs en Afrique du Sud sont obligés depuis plusieurs mois de réduire leur consommation d’électricité pour éviter des coupures.
«Le taux de croissance du premier trimestre sera le plus faible taux de croissance trimestriel depuis la récession de 2009 », averti Mme Marcus, indiquant qu’il y a de «fortes chances» que les perspectives de croissance pour l’ensemble de l’année 2014 soient de nouveau revues à la baisse.
«La prévision pour 2015 reste inchangée à 3,1%, et l'activité devrait reprendre quelque peu à +3,4% en 2016», a-t-elle poursuivi.
La banque centrale sud-africaine table, par ailleurs, sur un taux d'inflation moyen de 6,2% cette année, avant une décrue à 5,8% en 2015 et 5,5% en 2016. Dans ce contexte, «la politique monétaire doit répondre à un scénario de plus en plus difficile », déclaré Gill Marcus. Relever les taux d'intérêt pour juguler l'inflation découragerait un peu plus l'activité de l'économie, et les baisser aurait un effet inflationniste.
La Reserve Bank sud-africaine a maintenu pour l’heure son taux de base inchangé à 5,50% même si la gouverneure a indiqué que l’institution «reste d'avis que nous sommes dans un cycle de hausse des taux d'intérêt» pour contenir l’inflation une fourchette de 3 à 6%.
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