(Agence Ecofin) - Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement revu à la baisse, le 7 octobre, ses prévisions de croissance de l’économie mondiale, estimant que le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,3% en 2014, marquant un repli de 0,1 point par rapport aux projections de juillet.
L’institution attend aussi un rebond en 2015, à +3,8%. Ce rebond sera, cependant, moins fort (-0,2 point) que celui prévu en juillet. « La croissance mondiale reste fragile et inégale. Les freins que la forte dette publique et privée fait peser sur la reprise se lèvent dans les pays développés mais à des rythmes différents et les taux de chômage (...) restent élevés dans certains cas », précise le Fonds dans son rapport.
Les Etats-Unis continueront de jouer « le rôle le plus important » dans la reprise (2,2% attendus cette année), mais d'autres pays industrialisés devraient encore marquer le pas, principalement dans la zone euro où les prévisions sont nettement abaissées, en France (-0,4 point, à 0,4%) mais aussi en Allemagne (-0,5 point, à 1,4%).
Les pays émergents continueront, eux, aussi à être l’un des moteurs de la croissance mondiale même si les situations diffèrent nettement selon les pays, souligne le FMI. Malgré les risques d'un « atterrissage difficile » lié à la flambée du crédit, la Chine va continuer à mener le bal et voit ses prévisions de croissance confirmées cette année (+7,4%) comme en 2015 (7,1%).
Le Brésil, qui a vu sa prévision de croissance abaissée de 1 point, devrait échapper de peu à une récession sur l'ensemble de l'année 2014 (+0,3%). La situation n'est pas plus reluisante en Russie dont les prévisions de croissance cette année (0,2%) restent assombries par le conflit avec l'Ukraine.
Le FMI redoute, dans ce cadre, une perturbation de l'approvisionnement en gaz et en pétrole en raison des « tensions géopolitiques croissantes » en Ukraine ainsi qu’une flambée des prix du brut liée à l'instabilité au Moyen-Orient.
Le fonds craint, par ailleurs, que « la reprise connaisse un coup d'arrêt dans la zone euro, que la demande s'affaiblisse encore et que la faible inflation se transforme en déflation. «Si cela devait arriver, ce serait clairement le principal problème auquel l'économie mondiale serait confrontée », s’inquiète Olivier Blanchard, l'économiste en chef du FMI.
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