(Agence Ecofin) - La société agroalimentaire canadienne Feronia Inc, détenue majoritairement par l’organisme public britannique CDC est de nouveau épinglée pour ses activités en République démocratique du Congo (RDC).
Dans son nouveau rapport publié ce lundi et baptisé « Un sale investissement : Rôle des banques européennes de développement dans les abus commis dans le secteur de l’huile de palme en RD Congo », l’ONG Human Rights Watch accuse la compagnie et sa filiale locale Plantations et Huileries du Congo (PHC) de violer les droits des travailleurs et de porter préjudice à l’environnement.
« PHC sous-paie souvent ses travailleurs et se sert de contrats temporaires qui n’offrent pas de règlements en espèces, ce qui semble violer la loi congolaise. Des travailleurs des trois plantations sont exposés à de grandes quantités de pesticides dangereux parce que l’entreprise ne leur fournit pas d’équipements de protection adaptés », souligne l’organisation.
Sur le plan environnemental, d’après HRW, le groupe pollue les réserves en eau au niveau de son périmètre d’activité s’étendant sur 100 000 hectares de palmeraies réparties à Boteka (province de l’Équateur), Lokutu (Tshopo) et Yaligimba (Mongala).
« Au moins deux des moulins à l’huile de palme que possède l’entreprise, rejettent chaque semaine des tonnes de déchets non traités. Dans une des plantations, l’odeur pestilentielle envahit les domiciles des travailleurs, situés près du canal à ciel ouvert où sont rejetés les déchets », ajoute HRW.
Au-delà de ces questions liées au travail et à l’environnement, l’ONG dénonce l’implication des banques allemande (DEG), néerlandaise (FMO), britannique (CDC) et belge (BIO) qui ont injecté depuis 2013, près de 100 millions $ dans Feronia.
« Ces banques pourraient jouer un rôle plus important pour favoriser le développement, mais elles ne remplissent pas leur mission en ne s’assurant pas que l’entreprise qu’elles financent respecte les droits de ses travailleurs et des communautés vivant dans les plantations. Les banques devraient insister pour que Feronia remédie aux abus et s’engage à mettre en place un programme pour y mettre fin », souligne Luciana Téllez, auteure du rapport.
Réagissant à la publication du rapport, Feronia indique qu’elle reste disposée à répondre aux standards internationaux et dit reconnaître qu’il reste beaucoup à faire.
« Nous avons choisi de travailler avec des entreprises comme PHC/Feronia parce que c’est là où nous avons la possibilité d’avoir le plus grand impact dans les pays les plus pauvres. Il est vital de ne pas nous juger seulement sur ce qu’il reste à faire, mais aussi sur les progrès qui ont déjà été réalisés », ont indiqué pour leur part, les 4 banques européennes dans un communiqué conjoint.
Espoir Olodo
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