(Agence Ecofin) - C’est sur fond de protestations et d’incompréhensions que l’Assemblée nationale congolaise a désigné ce samedi, 12 membres de la Commission électorale nationale indépendante à la tête de laquelle elle a placé Denis Kadima Kazadi. L’homme qui doit piloter les élections de 2023 peine pour l’instant à faire l’unanimité.
L’Assemblée nationale de RDC a voté hier samedi la nomination de Denis Kadima Kazadi à la tête de la CENI (Commission électorale nationale indépendante). L’homme, proposé par la Société civile électorale (Educiel) et par l’Eglise kimbanguiste, a été désigné avec 11 autres membres de la majorité présidentielle, laissant 3 sièges à une opposition qui s’est tenue à l’écart du processus, en guise de protestation.
#RDC Le rapport de la commission paritaire sur la CENI…
— Satellite Congolais (@Satellite_Cgl) October 16, 2021
KADIMA KAZADI DENIS, président ?? pic.twitter.com/6Kvlm7o93Z
Ces nominations ne font pas l’unanimité. Les confessions religieuses ne sont pas parvenues à un consensus, et si Kadima est aussi porté par les communautés salutiste, musulmane, les églises du réveil, indépendante et orthodoxe, celles catholique et protestante lui reprochent sa trop grande proximité avec l’actuel pouvoir.
A l’issue de la plénière mouvementée, Dieudonné Bolengetenge, SG de ‘’Ensemble pour la République’’ s’est montré surpris de la nomination d’un membre de son parti, Paul Muhindo, au poste de rapporteur adjoint de la CENI, alors qu’« il n’y a pas eu de compromis ».
Quant à l’opposition, elle met en garde : « Si c'est dans ce climat que se dérouleront les élections de 2023, nous pouvons y mettre une croix. Nous appelons à un large consensus national », a déclaré Félix Kabange Numbi, député de la coalition pro-Kabila.
Même son de cloche chez le coordinateur de la coalition Lamuka, Martin Fayulu, qui a tenu une marche de protestation contre ce qu’il qualifie de tentative de passage en force.
« C'est la toute première fois que la contestation d'un candidat président de la Céni atteint les proportions du cas de Denis Kadima. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Nous voulons des élections apaisées, crédibles et nous sommes convaincus qu'avec Kadima, on ne les obtiendra pas » a déclaré pour sa part l'Abbé Donatien Nshole, représentant de la Conférence épiscopale nationale du Congo.
Le président Tshisekedi doit entériner dans quelques jours la nomination des membres de la CENI, par ordonnance.
Feriol Bewa
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