(Agence Ecofin) - La petite enfance sera désormais au cœur des actions de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la stratégie royale lancée en 2005 par Mohammed VI, avec comme principaux objectifs : la réduction de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale.
Après 14 ans de mise en œuvre, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) se donne un nouveau souffle. A l’issue des premières Assises nationales sur le développement humain ; qui se sont tenues les 19 et 20 septembre à Skhirrat près de Rabat, les 500 participants représentants les différentes institutions nationales ; la société civile ainsi que les partenaires, ont adopté de nouvelles orientations stratégiques pour la mise en œuvre de la phase III du programme lancé en 2005 par le roi Mohammed VI ; et qui vise comme principaux objectifs ; la réduction de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion sociale.
Nouvelle feuille de route royale
C’est le roi Mohammed VI qui a donné le ton de la nouvelle feuille de route de l’INDH ; à travers un message qu’il a adressé aux participants aux Assises qui se sont tenues sous le thème : « développer la petite enfance, un engagement envers l’avenir ». Dans ce message, le souverain a souligné que les progrès enregistrés attestent que le Maroc avance dans la bonne direction. « Nous en voulons pour preuve les réalisations accomplies par le Maroc dans plus d’un domaine, au cours des dernières années », a poursuivi le roi qui a toutefois reconnu, que pour autant, « des défis restent à relever ». C’est pourquoi, et dans le but d’atteindre les objectifs fixés à l’INDH, Mohammed VI, a souligné que « l’accent doit être mis notamment sur l’investissement dans le capital humain et social, considéré comme un préalable à la mise en chantier d’une nouvelle génération d’actions réformatrices visant à donner de l’espoir, à poser les jalons du Maroc de demain ». Au cœur des nouvelles priorités en matière de développement humain, le souverain a mis en avant l’importance d’investir dans les aspects immatériels ; « une condition nécessaire pour l’édification du Maroc de demain ». C’est dans ce cadre que Mohammed VI a décliné de nouvelles orientations qui devront permettre de relever les défis qui persistent encore, et de tracer des « perspectives prometteuses aux générations montantes, en leur offrant de nouvelles opportunités ».
En ce sens, Mohammed VI s’est félicité des nouvelles priorités de l’INDH, qui accorde une attention particulière à la petite enfance. Le souverain a certes rappelé que le Maroc a déployé « des efforts considérables pour la prise en charge de la petite enfance, en réduisant le taux de mortalité chez les femmes enceintes et les enfants, en résorbant le retard de croissance, en améliorant l’alimentation et l’accès à l’enseignement préscolaire et aux soins de santé ». Cependant, a reconnu le roi, l’état des lieux atteste encore d’un « déficit significatif à ce niveau ». Parmi les lacunes, le souverain marocain a cité « une faible coordination de l’élaboration des politiques publiques et l’absence de convergence, de cohérence des interventions ».
Selon le souverain marocain, « l’INDH constitue un modèle à suivre, par ses interventions transversales et son rôle de levier majeur du développement social » ; en permettant, notamment, « de mutualiser les efforts, de renforcer les mécanismes de la dynamique participative au niveau territorial, de coordonner les politiques publiques dans le cadre d’une stratégie échelonnée selon un échéancier rigoureusement défini, déployée sur plusieurs fronts, cohérente dans ses dimensions économique, sociale, éducative et culturelle ». C’est pourquoi, le roi Mohammed a indiqué qu’une bonne mise en œuvre du programme dédié à la petite enfance « permettra de remédier aux facteurs responsables des inégalités, par un ciblage rigoureux des catégories concernées, issues de milieux pauvres et démunis ».
La petite enfance ; une priorité de développement
La nouvelle feuille de route de l’INDH, dont la mise en œuvre s’étalera de 2019 à 2023, s’appuiera sur les résultats enregistrés depuis 2005, et qui se traduisent par de nombreuses réalisations dans le développement du renforcement des capacités, l’amélioration de l’accès aux infrastructures de base et aux équipements culturels et sportifs, en particulier dans le monde rural. Avec des investissements qui ont nécessité un budget dépassant les dix milliards d’euros, les deux premières phases de l’INDH ont bénéficié à plus de dix millions de personnes. L’impact a permis de réduire sensiblement les inégalités et territoriales, ce qui s’est traduit par l’émergence d’une classe moyenne qui a beaucoup contribué au dynamisme de la croissance marocaine de ces vingt dernières années.
Pour les cinq prochaines années, cette nouvelle étape de la stratégie marocaine de développement humain va cibler la petite enfance avec comme objectif, entre autres, la création de 10 000 unités de préscolaire et la réhabilitation de 5000 autres unités, pour une capacité d’accueil de 300 000 enfants âgés de 3 à 5 ans. Pour ce faire, une enveloppe de 230 millions d’euros a été mobilisée, et un dispositif de veille a été mis en place par le Ministère de l’intérieur, en charge de piloter la mise en œuvre du programme, en raison notamment d’un plus important maillage du ministère, en particulier dans les zones rurales ou reculées.
Avec cette nouvelle orientation, l’INDH s’adapte au nouveau modèle de développement que le Maroc est en train d’élaborer, et dont le roi Mohammed VI a donné les grandes orientations à l’occasion du dernier discours du Trône qu’il a prononcé, en Aout dernier, et qui a coïncidé cette année avec les vingt ans de son règne.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.