(Agence Ecofin) - Un rapport du Global Center on Adaptation présente les risques climatiques actuels et futurs pour l'Afrique ainsi qu'un plan d'adaptation. Celui-ci est soutenu par les quatre piliers du Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique du Centre mondiale pour l’adaptation.
Selon le rapport « State and Trends in Adaptation in Africa Report 2021 - How Adaptation Can Make Africa Safer, Greener and More Prosperous in a Warming World » (STA21), le changement climatique est désormais considéré comme un risque financier et macroéconomique.
Le document indique que même si les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat sont atteints, les coûts économiques du changement climatique en Afrique seront importants. Ils le seront encore plus si les objectifs climatiques ne sont pas atteints. Selon l’étude menée par le Centre mondiale pour l’adaptation (CMA), seule l'adaptation peut réduire les coûts économiques du changement climatique en Afrique, au cours des 20 prochaines années.
Le rapport du Global Center on Adaptation (GCA) indique que l’Afrique a besoin de 331 milliards $ pour les mesures d'adaptation, d'ici 2030. Ce coût est estimé à 15 milliards $ par an pour le secteur agricole. Par contre, si aucune action climatique n’est engagée dans ce secteur dès maintenant, ces coûts s’élèveraient à 201 milliards $ par an.
Le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP), à travers son projet « Climate Smart Digital Technologies for Agriculture and Food Security », élargira l'accès aux technologies numériques intelligentes sur le plan climatique. Il fournira également un accès aux services agricoles et financiers associés basés sur les données pour au moins 30 millions d'agriculteurs en Afrique, d'ici 2025.
Par ailleurs, l'Afrique présente les taux d'urbanisation les plus élevés au monde. Près de la moitié des Africains vivent désormais dans des villes, et la population urbaine devrait tripler, d'ici 2050. Cette urbanisation constitue un atout pour le continent pour entreprendre une série d'actions d'adaptation qui nécessitent peu de ressources financières, mais qui génèrent des avantages immédiats et significatifs.
Ces actions comprennent entre autres la création de parcs urbains et de meilleurs systèmes de drainage des eaux de pluie, la promotion d'une agriculture urbaine innovante, la décarbonisation des réseaux électriques et la production d'énergie à partir des déchets. L’AAAP prévoit de soutenir ces actions en intégrant les risques climatiques et la résilience dans au moins 50 % des nouveaux investissements en infrastructures en Afrique.
Le pilier AAAP « Empowering Youth through Jobs and Entrepreneurship » prévoit d’encourager la création d'emplois durables par le biais de l'entrepreneuriat dans le domaine de l'adaptation et de la résilience climatiques en Afrique. Ce projet débloquera 3 milliards $ de crédits pour les mesures d'adaptation.
L’AAAP prévoit d’augmenter les flux financiers pour l'adaptation et la résilience sur le continent. Le projet consacrera plus de 5 milliards $ par an, d'ici 2025, au financement de l'adaptation sur le continent.
Gwladys Johnson Akinocho
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