(Agence Ecofin) - Face à la hausse généralisée des prix, la Banque centrale d’Afrique du Sud a de nouveau augmenté ses taux directeurs. Les marchés peuvent s’y adapter. Pour les entreprises et ménages, notamment les chômeurs, les frais financiers augmenteront et pèseront sur les marges.
En Afrique du Sud, le comité de politique monétaire de la Banque centrale a décidé à 4 voix contre une, d’une nouvelle hausse des taux directeurs qui déterminent le prix auquel les banques commerciales se refinancent lorsqu'elles veulent avoir de la liquidité. L'institution sud-africaine de gestion de la monnaie a expliqué cette décision par des estimations selon lesquelles les prix de l'énergie risquent d'augmenter en Afrique du Sud et de tirer davantage l'inflation.
La décision n'a pas surpris les marchés parce que les investisseurs s'y attendaient, après que l'inflation en Afrique du Sud a atteint pour le mois de décembre 2021, le taux de 5,1%. C'est un niveau proche du seuil d'alerte de 6% fixé par la Banque centrale du pays. Si les professionnels peuvent se prémunir des risques, ce n’est pas le cas pour les autres agents économiques.
La hausse des taux des banques centrales pour contenir l'inflation est efficace lorsque la hausse des prix est le fait d'un niveau plus important de masse monétaire que l'économie ne peut absorber. Dans le contexte actuel, les prix sont en hausse en raison des facteurs extérieurs à la politique monétaire.
En Afrique du Sud, la vie chère est tirée par les prix de l'énergie qui ont un effet sur l'ensemble de l'économie. Pour les Sud-africains qui ont des emprunts dont les intérêts sont indexés sur le taux de la Banque centrale, il y aura une hausse des montants à débourser chaque mois pour rembourser sa dette.
Cette situation sera plus difficile pour des millions de personnes qui ont perdu leurs emplois. Selon des statistiques officielles publiées en novembre 2021, le taux de chômage en Afrique du Sud a atteint 34,9% à fin septembre 2021, son niveau le plus élevé depuis cinq ans. Les entreprises non financières devraient aussi faire face à des charges financières plus élevées. Ce qui devrait impacter sur les revenus disponibles pour les dividendes.
Les acteurs économiques à qui cette hausse des taux profite sont les investisseurs qui font des placements sur les obligations de l'Etat. Le rendement sur ces produits financiers a augmenté, et pour certains d'entre eux, une nouvelle hausse des taux viendrait renforcer leurs gains. Les décisions d'autres banques centrales africaines sont attendues notamment, celle du Ghana, du Kenya, de l’Egypte, du Nigeria, et la BCEAO.
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).