(Agence Ecofin) - Dans le cadre de la réalisation de la deuxième revue de l’accord élargi du Gabon, au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), une délégation du Fonds monétaire internationale conduite par Alex Segura-Ubiergo (photo), vient de séjourner à Libreville.
Au terme de cette mission qui s’est étalée du 13 au 25 juin 2018, le chef de délégation, Alex Segura-Ubiergo, a publié un rendu qui détaille la situation macroéconomique et conjoncturelle du pays. Dans l’ensemble, les missionnaires du FMI indiquent que la croissance économique du pays devrait se redresser en 2018 pour atteindre 2%, contre 0,5% en 2017. Ils notent également une faiblesse de la performance du programme, avec des dérapages budgétaires substantiels et des progrès jugés lents sur les réformes structurelles.
Dans son rendu, le FMI note en outre, une relative stabilité de l'activité économique. Et en dépit de la faiblesse des secteurs traditionnels de l'activité économique (pétrole, commerce et services), l’on note une activité robuste dans les secteurs de l'extraction minière, de l'agriculture et du bois, qui a contribué à éviter une récession de l’économie.
Pour le FMI, cela indique que certains éléments de la stratégie de diversification des autorités commencent à avoir un impact positif.
Quant à l’inflation, les missionnaires de Bretton Woods relèvent qu’elle s’est établie au niveau modeste de 2,7% et que les exportations de pétrole ainsi que les nouvelles capacités minières ont contribué à réduire le déficit du compte courant en 2017. La croissance économique devrait se redresser en 2018 pour atteindre 2%, soit un rebond plus modeste que prévu.
Néanmoins, souligne le FMI, les perspectives à moyen terme restent favorables, si des politiques adéquates sont mises en œuvre comme prévu. Car, les perspectives de reprise graduelle restent bonnes, tirées par une augmentation des investissements privés à grande échelle dans l'infrastructure de transport du Gabon et dans les secteurs d'exportation émergents et établis.
Les projets agricoles et forestiers en grande partie ruraux et à forte intensité de main-d'œuvre, pourraient également générer des retombées positives, mais ce potentiel dépendra en grande partie des réformes visant à améliorer le climat des affaires, pour lequel de plus grandes réformes sont nécessaires.
Sous un autre pan, l’on note une augmentation de la vulnérabilité du secteur financier en 2017 ainsi qu’une diminution des dépôts bancaires et les crédits au secteur privé, et enfin une augmentation des créances en souffrance.
Le FMI souligne également une détérioration des conditions économiques au premier trimestre 2018, reflétant l'incidence des arriérés intérieurs du gouvernement sur ses fournisseurs. Dans ce cadre, le FMI conseille des mesures décisives pour accélérer le remboursement des arriérés intérieurs, qui constitue une lourde charge pour la capacité du secteur privé à soutenir la croissance économique.
Face à cette situation qui pourrait affaiblir davantage la santé du système bancaire, le FMI préconise que le plan de remboursement, intégré dans la stratégie du « Club de Libreville », soit mis en œuvre de manière transparente.
Stéphane Billé
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.