(Agence Ecofin) - Depuis la fin de la crise postélectorale en 2011, l’économie ivoirienne est en pleine croissance. Malgré les conséquences de la covid-19, les prévisions tablent sur une forte reprise de l’économie, soutenue notamment par les investissements publics.
La Côte d’Ivoire a multiplié son budget par trois en l’espace d’une décennie, de 2011 à 2022. C’est ce que révèle le gouvernement ivoirien dans un communiqué publié ce mardi 18 janvier.
De près de 5,3 milliards de dollars en 2011, le budget de l’Etat ivoirien s’équilibre en ressources et en dépenses à plus de 17,1 milliards de dollars en 2022. Il est constitué de « 30 dotations et 150 programmes budgétaires déclinés au sein des institutions et ministères ». 36,6% de ce budget sera mis à la disposition des investissements, 28,4% aux dépenses de personnel, 14,3% à la dette publique, 10,7% aux achats des biens et services et 10,1% aux transferts.
Ce budget 2022 vise à améliorer les conditions de vie des populations via le Plan national de développement (PND) 2021-2025 et le Programme social du gouvernement (PS Gouv) 2022-2024. Les autorités prévoient une croissance dans l’ordre de 7% pour 2022, grâce notamment à l’agriculture, les industries manufacturières (6,8%), les ressources minières (3,8%), l’énergie (17,2%), les transports (8,2%), les télécommunications (6,9%) et le commerce (8,4%).
Cette augmentation progressive du budget de l’Etat a coïncidé avec une amélioration des performances économiques du pays. D’après le gouvernement, cette évolution croissante résulte de « l’assainissement du climat des affaires ». A titre illustratif, la Côte d’Ivoire est passée au 110e rang mondial du classement Doing Business, après avoir gagné 17 points et 12 points en 2018 et 2019.
Dans son édition 2021 du Prosperity Index, le Think Tank britannique, Legatum Institute a indiqué qu’entre 2011 et 2021, la Côte d’Ivoire est le pays qui a enregistré la plus forte croissance de sa prospérité au plan mondial. De plus, les chiffres du FMI indiquent qu’elle a enregistré entre 2013 et 2019, une croissance moyenne de 7,8% faisant d’elle, l’un des pays à la croissance la plus rapide au monde.
Bien que les voyants macroéconomiques soient au vert, de nombreux efforts restent à fournir pour assurer la répartition équitable des richesses créées au cours des dernières années. Malgré le recul de la pauvreté dans le pays, passant d’un taux de 46,3% en 2015 à 39,4% en 2020, selon la Banque mondiale, le nombre de pauvres a augmenté dans les zones rurales, avec un bond de 2,4% sur la même période. Une situation encore plus compliquée par la covid-19 et la hausse du coût de la vie observée ces derniers mois dans plusieurs pays ouest-africains.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire est la 1ère puissance de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Selon les chiffres du gouvernement, Abidjan contribue à plus d’un tiers du produit intérieur brut (PIB) de l’Union et à plus de 40% des exportations de la zone.
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).