(Agence Ecofin) - Depuis 2021, le Ghana tente comme plusieurs autres pays de relancer son économie affectée par la covid-19. Avec une inflation en hausse à 15,7% et une dépréciation de la monnaie nationale, la Banque centrale multiplie les initiatives pour créer les conditions nécessaires à cette relance.
L’utilisation de devises étrangères pour les transactions financières est désormais restreinte au Ghana. C’est ce qu’a annoncé la Banque centrale du pays (BoG) dans un communiqué publié le mardi 5 avril.
« Il est interdit aux entreprises, aux institutions et aux particuliers de se livrer à des opérations de change sans une licence délivrée par la BoG ou de fixer les prix, faire de la publicité, recevoir ou effectuer des paiements pour des biens et services en devises étrangères au Ghana, sans l'autorisation écrite de la Banque », indique l’institution. Cette annonce indique-t-elle, fait suite à d’autres avis de la Banque qui mettaient en garde le public contre les transactions non autorisées en devises étrangères.
Prohibition of Pricing, Advertising, Receipting and / or Making Payments for Goods and Services in Foreign Currency in Ghana https://t.co/gUqUfjCX9X pic.twitter.com/3k2vEferyh
— Bank of Ghana (@thebankofghana) April 7, 2022
L’objectif de cette mesure est de lutter contre les échanges de devises sur le marché noir qui s’inscrivent généralement en déséquilibre avec les taux officiels. Elle s’inscrit également dans la lignée de la stratégie du gouvernement qui multiplie depuis plusieurs mois les initiatives destinées à soutenir l’économie, dans un contexte de crise inflationniste mondiale.
En mars dernier, la BoG avait ainsi décidé de réduire les liquidités au sein de l’économie en augmentant de 2,5 points de pourcentage son principal taux directeur qui est passé à 17%, tout en augmentant à 12% du total des encours de crédit pondéré par le risque, le niveau des fonds propres que les banques doivent déposer dans ses coffres.
La décision de la Banque de restreindre l’usage des devises étrangères au sein de l’économie se base sur une loi de 2006 sur les devises étrangères. « Le grand public est informé que la seule monnaie ayant cours légal au Ghana est le cedi. La BoG en collaboration avec la sécurité nationale et les organismes chargés de l'application de la loi continuera à réprimer les opérations de change illégales », précise-t-elle.
Notons qu’en début d’année, le cedi a enregistré de mauvaises performances sur le marché des changes. D’après les statistiques de la Banque centrale, il s’est déprécié de 9% par rapport au dollar, de 8,2% par rapport à la livre sterling et de 7,9% par rapport à l’euro sur une base annuelle jusqu’en février 2022. Une contreperformance par rapport à la même période en 2021.
Moutiou Adjibi Nourou
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.