(Agence Ecofin) - Selon l’agence de notation Fitch Ratings, le Nigeria pourrait atteindre les 687 milliards $ de valeur ajoutée brute créée au sein de son économie. Une prévision positive qui masque quelques fragilités, et dépend en grande partie des prix du pétrole sur le marché mondial.
Dans une note de synthèse produite sur le Nigeria le 7 février, l'Agence de notation Fitch Ratings a estimé que le produit intérieur brut (PIB) nominal du Nigeria devrait atteindre les 687 milliards $. Mais ses analystes ont prévenu: « notre prévision d'une accélération de la croissance en 2022 repose largement sur l'hypothèse d'une augmentation de la production pétrolière et d'un maintien des prix à un niveau élevé », peut-on lire dans le document.
Le PIB nominal est un indicateur macroéconomique plus précis, pour mesurer le niveau de valeur ajoutée qui s'est dégagé d'une économie au cours d'une période précise. Au contraire du PIB réel, il ne tient pas compte de l'inflation. Ajusté à la hausse des prix, on devrait atteindre au Nigeria une création de richesse encore plus importante sur la période de référence.
L'effet des politiques publiques économiques sur cette performance risque d'être moindre, en raison du fait que l'année 2022 précède celles des élections générales de 2023, avec pour implication une pause sur les dépenses publiques. Fitch pense que cela aura un effet positif sur l'équilibre budgétaire, avec un déficit (manque de ressources pour le budget) de 3% du PIB contre 4% en 2020.
La première économie en termes de taille de marché potentiel (200 millions d'habitants) devra pourtant effectuer des choix difficiles. L'année 2021 s'est achevée sur une hausse consolidée des prix de l'ordre de 17%. Mais pour certains produits alimentaires, les populations en décembre ont parfois payé 45% de plus que l'année 2020, pour les mêmes quantités de produits.
Les décisions de la Banque centrale sont aussi attendues. Aujourd'hui, elle maintient son taux de refinancement des banques commerciales à 11,5%. Elle a prévu que ce niveau demeure inchangé jusqu'à la fin de l'année 2022.
Toutefois, le secteur financier continuera de suivre l'inflation qui impacte négativement sur les revenus des entités qui la composent, parce que ce phénomène réduit leurs rendements sur titres d'investissement, et affaiblit la capacité de leurs créanciers à rembourser leurs dettes.
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).