Egypte – Soudan : pourparlers autour de la construction d’un chemin de fer transfrontalier

(Agence Ecofin) - En 2020, les échanges commerciaux entre l'Egypte et le Soudan ont atteint $862 millions. Le Caire conscient du poids de son voisin du sud dans ces transactions entend agir sur le facteur accessibilité pour intensifier les échanges bilatéraux.

Le projet de construction d'environ 900 km de voies ferrées transfrontalières devant relier l’Egypte au Soudan connaît des avancées et les négociations politiques semblent être en cours de finalisation. Le sujet a notamment fait l’objet de discussions entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et Abdalla Hamdok, le Premier ministre soudanais, qui était en visite au Caire les jeudi 11 et vendredi 12 mars. 

« M. Sissi et M. Hamdok ont discuté des questions bilatérales et des moyens de stimuler la coopération commerciale et économique, notamment le projet ferroviaire », peut-on lire dans un communiqué de la présidence égyptienne.

Ce réseau ferroviaire, dont le coût est estimé à environ 1,19 milliard USD, n’est qu’un volet d’un mégaprojet de construction d’infrastructures ferroviaires et routières baptisé « Route Le Caire – Cape Town » devant permettre de connecter l’Afrique du Nord à l’Afrique australe. Le réseau routier contenu dans le projet concerne, quant à lui, 10 288 kilomètres de routes à ériger. Il devrait traverser neuf pays à savoir : l'Egypte, le Soudan, le Kenya, l'Ethiopie, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, le Gabon et l'Afrique du Sud.

L’idée d’une liaison ferroviaire entre les deux pays, élaborée il y a plusieurs années, n’avait pas, selon des acteurs proches du projet, bénéficié de l’élan politique nécessaire pour passer à l’étape de réalisation.

La nouvelle dynamique impulsée au projet depuis le début de l'année 2021 rentre dans le cadre du réchauffement des liens diplomatiques entre ces deux Etats voisins qui font actuellement front commun contre le projet du grand barrage de la Renaissance de l’Ethiopie. Le barrage en construction sur le principal affluent du Nil hypothéquerait la pérennité de la plus importante source d’approvisionnement en eau et en produits halieutiques de l'Egypte et du Soudan.