Maroc : le parti islamiste PJD devrait prendre la Primature

(Agence Ecofin) - Apres la « Libye nouvelle » et la vague islamiste en Tunisie, le Maroc devrait désormais être dirigé par un parti d’inspiration religieuse. Le Parti justice et développement (PJD) d’Abdelilah Benkirane a ainsi remporté 107 sièges sur les 395 lors des élections législatives anticipées du 25 novembre qui a connut un taux de participation de 45%

Une coalition « la Koutla » regroupant les nationalistes de l'Istiqlal (60 sièges), l’Union socialiste des forces populaires (39 sièges) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), pourrait se former autour du PJD pour constituer une majorité au parlement et appuyer un gouvernement de coalition dont les ministères de la justice et « sociaux » pourraient échoir au PJD pour mettre en « application » son programme de lutte contre la corruption, d’indépendance de la justice et de « bonne gouvernance ».

Le choix des titulaires des ministères « techniques et économiques » font toujours l’objet de négociations serrés.

Le PAM de Fouad Ali El Himma, ancien ministre délégué à l'Intérieur, et le RNI de Salaheddine Mezouar (actuel ministre des finances) devraient se placer dans le camp de l’opposition parlementaire.

Outre une mobilisation accrue des citoyens, l’un des enseignements de ce scrutin est l’élargissement de la base du PJD qui a pu renforcer son influence dans la plupart des grandes villes (Rabat, Casablanca…) et séduire des électeurs urbains et des cadres moyens au-delà de son électorat naturel constitué par les classes populaires arabisantes. Le discours moralisateur et l’approche du PJD aura donc trouvé une large résonnance auprès de ces catégories sociales qui estiment ne pas suffisamment bénéficier des retombés du progrès économique.