(Agence Ecofin) - Le nouveau régime fiscal marocain applicable au secteur agricole n’en finit pas de faire des vagues. Ce texte, qui remet en cause certains avantages concédés aux agriculteurs, comme l’exonération d’impôt, est perçu par les producteurs comme une menace pour le développement de l’agriculture du royaume.
Outre son élaboration qui aurait été faite sans la consultation des acteurs du secteur agricole, le principal reproche qui est fait au texte est relatif à la taxation. En effet, celle-ci pourrait monter jusqu’à 39% du chiffre d’affaire. Omar Mounir, vice-président de l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (Apefel) estime que cette taxe «tuera sans doute les petits agriculteurs». Et d’expliquer :«A l’heure actuelle, il est déjà difficile d’investir dans l’agriculture et les banques suivent rarement » de plus, d’après lui, ce régime fiscal ne prend pas en compte une possible flambée des prix. De là à voir dans cette législation une menace pour le plan Maroc Vert, il n’y a qu’un pas, bien vite franchi.
Au sortir de la rencontre qui a réuni agriculteurs, directeur général des impôts, ministres de l’Agriculture et des Finances, Omar Mounir n’a pas caché sa déception : «Nous sommes déçus de cette rencontre parce que nous avons le sentiment que tout ce qui a été positif jusqu’ici dans le cadre du Plan Maroc Vert nous a été nié». Poussant le bouchon plus loin, il se laisse aller à dire : «Si le Maroc taxe ses agriculteurs, alors dans cinq ans les Marocains mangeront de la tomate importée,».
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