(Agence Ecofin) - Au cours de l’année 2018, la société des Plantations du Haut Penja (PHP), filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille, n’a récolté que 12 tonnes de poivre de Penja, contre 40 tonnes il y a encore quelques années. Cette baisse de production, révèle Jules Kamdem, le responsable de la production du poivre à la PHP, est la conséquence de la diminution des surfaces cultivables, du fait des bio-agresseurs.
« Il s’agit de champignons qui déciment les plantations. Ils détruisent notamment les racines du poivrier. La situation est telle que si rien n’est fait pour combattre ces champignons, le poivre de Penja n’a pas d’avenir. Pour l’instant, les chercheurs nous ont simplement conseillé de délocaliser nos plantations », explique Jules Kamdem à Investir au Cameroun.
En effet, les anciennes plantations de poivre de la PHP, infestées de champignons nocifs aux poivriers, ont été recyclées en bananeraies, apprend-on officiellement. En raison de cette réalité, les superficies servant à la production du poivre de Penja au sein de cette unité agro-industrielle ont été réduites de moitié. À en croire Jules Kamdem, elles sont passées de 40 hectares, il y a encore quelques années, à seulement 21 hectares de nos jours.
« Vous avez dû constater que depuis sa labélisation, il y a une ruée vers le poivre de Penja. Mais le volume de la production ne suit pas. C’est à cause de ces champignons qui détruisent les poivriers. Il faut que les chercheurs viennent s’installer sur le site de Penja pour pouvoir trouver une solution à ces bio-agresseurs », affirme le responsable de la production du poivre de Penja à la PHP.
Selon nos sources, en 2018, l’Agence française de développement (AFD) a financé un programme de recherche, afin d’éviter le péril qui menace le poivre de Penja. L’on se souvient que c’est ce même bailleur de fonds qui avait contribué à la labélisation du poivre de Penja par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), dans le cadre d’un programme sur les indications géographiques.
À la faveur de sa labélisation, le prix du kilogramme du poivre de Penja, épice prisée par les meilleurs cuisiniers à travers le monde, est passé de 2500 à 14 000 FCFA. Cette aubaine pour les producteurs de Penja et ses environs semble progressivement se muer en cauchemar, à cause de bio-agresseurs qui ont pris possession des terres de la localité de Penja, située dans la région du Littoral du Cameroun.
Brice R. Mbodiam
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.