Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Finance
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Bénin: Standard & Poor’s confirme les notes « B/B » avec une perspective modifiée à « négative »

  • Date de création: 13 décembre 2012 07:52

(Agence Ecofin) - La perspective attachée à la note à long terme de la République du Bénin a été modifié le 10 décembre 2012 de « stable » à « négative » par Standard & Poor's Ratings Services (S&P). Dans le même temps, les notes à long et à court terme « B/B » ont été confirmées.

Le risque de transfert et de convertibilité (T&C) est évalué à « BBB- ». Ceci indique l’appréciation du risque que la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) restreigne l'accès aux devises étrangères nécessaires au service de la dette.

Justification de la notation de S&P

La note du Bénin est contrainte par la faiblesse de son revenu par habitant (800 dollars en 2011), l'étroitesse de sa base économique et une position externe affaiblie. Par ailleurs, S&P considère que le leadership politique et un consensus social ont fait jusqu’à présent défaut pour permettre la mise en œuvre de réformes clés dans les domaines de la fiscalité, de l’environnement des affaires et de la gouvernance dans les secteurs phares de l'économie, tels que le coton et l'activité portuaire.

La note est soutenue par une dette publique modérée, suite à l'allègement de dette accordé par des créanciers bilatéraux et multilatéraux dans le cadre du Programme Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et de l'Initiative Multilatérale d'Allègement de la Dette (IADM). La note est également soutenue par des dons et un recours au financement concessionnel, conformément aux engagements post-PPTE et IADM, lesquels maintiennent le service de la dette publique extérieure à un niveau relativement faible.

Croissance du PIB réel

Selon les prévisions de S&P, la croissance du PIB réel par habitant du Bénin restera faible en 2012, à moins de 1 %, même si l'activité devrait bénéficier de la performance satisfaisante de la production vivrière, d'une hausse de la production de coton, liée à un soutien exceptionnel des autorités publiques, ainsi que de la reprise des activités du Port de Cotonou, soutenues par la vigueur de la croissance nigériane. L'inflation devrait progresser à 7 % en 2012 suite à la réduction des subventions aux prix de l’essence au Nigeria. Cependant, sous réserve d’une production alimentaire normale, l'inflation devrait renouer avec un niveau d'environ 3 % dans les prochaines années.

À moyen terme, la croissance du PIB par habitant devrait rester contenue, autour de 1 %. Le secteur du coton et le Port de Cotonou, piliers de l'économie béninoise, sont sujets à un certain nombre d'incertitudes. Le gouvernement n'a pas encore proposé de plan clair pour ces deux secteurs, après avoir annoncé au printemps 2012 la renationalisation temporaire d'une partie du secteur du coton et la suspension au Port de Cotonou du Programme de vérification des importations (PVI), un élément de sa réforme fiscale. Les infrastructures de transport restent également insuffisantes.

Malgré la réélection du président Boni Yayi au printemps 2011 et l'importante majorité dont il bénéficie au Parlement, le gouvernement n'a pas réalisé de progrès significatifs dans la mise en œuvre de réformes clés en matière fiscale, de climat des affaires et de compétitivité économique.

L'environnement des affaires et le processus d'élaboration des politiques publiques sont même devenus plus imprévisibles. Le gouvernement a temporairement renationalisé certaines activités dans le secteur du coton et suspendu une réforme prévue de longue date, dont l'objectif était de renforcer l'efficacité opérationnelle du Port de Cotonou et d'accroître les recettes douanières.

L’endettement public reste contenu, avec une dette publique nette inférieure à 20 % du PIB.

Cependant, la structure des dépenses du Bénin ne semble pas soutenir la croissance.

Le gouvernement consacre 45 % des recettes budgétaires à la masse salariale, soit plus que ses pairs et que le critère de convergence de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), fixé à 35 %. Parallèlement, le gouvernement a jusqu’à présent montré une capacité limitée à étendre la base fiscale. Dans ce contexte, les arriérés de paiements rapportés par les fournisseurs du secteur privé constituent un indice supplémentaire de faiblesse de la gouvernance fiscale.

Le déficit courant du Bénin devrait rester élevé, à un niveau à peine inférieur à 10 % du PIB cette année, avant de diminuer légèrement. Ce niveau peut être surestimé en raison de réexportations non comptabilisées vers le Nigeria. Toutefois, la hausse des engagements externes nets témoigne d’un accroissement des déséquilibres externes. En l'absence d'une amélioration significative des infrastructures de transport, nous ne tablons pas sur une croissance forte des échanges commerciaux avec les pays voisins. Par ailleurs, le prix des importations de carburant (soit plus de 30 % des importations totales) a augmenté après la baisse des subventions au Nigeria. Enfin, en l'absence de cadre institutionnel clair pour le secteur du coton, les perspectives d'une hausse durable des exportations de coton restent incertaines.

Perspective : « négative »

La perspective négative indique que S&P estime à au moins une chance sur trois la possibilité d’abaisser la note souveraine du Bénin durant les 12 prochains mois. S&P pourra abaisser cette note si la position extérieure du Bénin continuait de s'affaiblir ou en cas d'interruption du processus de réforme dans les secteurs-clés de l'économie et de la fiscalité. La perspective négative reflète également les risques de détérioration de la gouvernance budgétaire, notamment en l’absence de budgétisation de la nationalisation partielle du secteur du coton.

À l'inverse, les notes pourraient rester inchangées si S&P estime que des progrès significatifs ont été faits pour dynamiser les secteurs-clés de l'économie (notamment le coton et les activités portuaires), pour répondre aux problèmes de compétitivité et dynamiser les exportations et, ce faisant, soutenir les comptes externes et budgétaires.

Sur le même sujet

03/12/2012 - Bénin : le ministre de la Communication fait le point de la privatisation du réseau Libercom

23/10/2012 - Bénin: trois arrestations suite à une tentative d’empoisonnement de Boni Yayi

17/10/2012 - Le classement des gouvernances africaines en 2011 par la fondation Mo Ibrahim

11/10/2012 - Le Bénin devrait multiplier par près de trois sa production de coton

09/10/2012 - Bénin : querelle entre la télévision nationale et l’opérateur télécom BBcom

08/09/2012 - Un projet de boucle ferroviaire ouest-africaine pour développer les secteurs miniers et agricoles

21/07/2012 - Bénin : 35 millions $ de la Banque mondiale pour les infrastructures de communication

04/07/2012 - L’Etat béninois confirme sa main mise sur la filière-coton et fixe les prix

18/01/2012 - Le Benin adopte un ambitieux plan de relance de 1,25 milliard $

04/01/2012 - Bénin: plus d’essence nigériane subventionnée, plus de contrebande



 
GESTION PUBLIQUE

Afrique centrale : la BDEAC va décaisser 60 milliards FCFA pour financer des projets de développement

Défis épidémiologiques en Afrique de l'Ouest et du Centre : le point santé hebdomadaire

La Tunisie contracte un prêt syndiqué de 185 millions $ pour financer le budget

Niger : la société civile veut pouvoir s’exprimer sur les interventions de la BAD

 
AGRO

Cameroun : malgré le déficit de production, les exportations d’huile de palme ont triplé en 2023

Cameroun : les exportations de grumes ont chuté à 596,5 mètres cubes en 2023

Cameroun : 644 millions $ d’importations céréalières en 2023, en baisse de 27%

Guinée-Bissau : l’UE prévoit d’injecter 108 millions $ dans la pêche d’ici 2029

 
MINES

Le premier producteur chinois de cuivre veut augmenter sa production en RDC

Terres rares : le potentiel du gisement ougandais Makuutu revu à la hausse

Les États-Unis réclament le retrait de Dan Gertler du secteur minier en RDC

Guinée : la mine d’or Kouroussa est proche de la production commerciale

 
TELECOM

L’Algérie et la Chine renforcent leur coopération numérique

Congo : le nouveau datacenter financé par la BAD va consacrer la souveraineté numérique du pays

Namibie : Paratus lève 32,8 millions $ pour renforcer son réseau

Djibouti annonce des projets pour accélérer sa transformation numérique

 
TRANSPORT

Togo : un accord avec la France pour faciliter l’obtention des visas business dans l’espace Schengen

Le Nigeria espère tirer 2,7 milliards USD de son secteur maritime en 2024

Royal Air Maroc va réceptionner 11 avions d'ici mars 2025

Emirates reprendra ses vols Dubaï-Nigeria dès le 1er octobre 2024

 
ENTREPRENDRE

Le Togo veut renforcer la collaboration entre ses grandes entreprises, TPME et investisseurs

Le Cameroun teste le concept de « Bus-école » pour vulgariser l’entrepreneuriat local

Laafi Concept du burkinabè Christian Cédric Toe veille à la bonne conservation de produits pharmaceutiques et agro-alimentaires

Le nouveau service Orange MicroFinances soutient le micro-entrepreneuriat en Guinée

 
ECHO

Passeports africains avec le plus de destinations africaines sans visa (2023)

UEMOA : les passeports avec le plus de destinations africaines (2023)

CEMAC : les passeports avec le plus de destinations africaines (2023)

Le passeport de la Côte d’Ivoire en 2023

 
FORMATION

Côte d’Ivoire : l’INP-HB poursuit son positionnement à l’international

RDC : la Fally Ipupa Fondation exécute un projet d’école de réfugiés

Formation des journalistes sur le reportage en matière de droits de l’homme

ONU Femmes lance une formation sur la passation des marchés publics

 
COMM

Kenya : le chinois PANG acquiert 4 fréquences audiovisuelles

Cinéma féminin en Afrique : le fonds Maïssa choisit 7 projets à financer

L’audience de la presse numérique continue de croitre en Afrique (rapport)

Fronde des chaînes éthiopiennes contre les tarifs d’Ethiosat