(Agence Ecofin) - Avec un taux de chômage de plus de 15%, le gouvernement tunisien souhaite une politique monétaire expansionniste, en ayant des taux d'intérêts faibles, enfin de faciliter les emprunts des consommateurs et des entreprises pour relancer la croissance.
La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a formellement rejeté cette approche du gouvernement par un communiqué paru le 5 avril où elle précise que « que la conduite de la politique monétaire est de son ressort et ce, conformément à l’article 33 de la loi n° 1958-90 portant création et organisation de la Banque Centrale de Tunisie. En effet, ladite loi stipule que la Banque Centrale a notamment pour mission de veiller sur la politique monétaire, de préserver la stabilité des prix et du système financier.»
La BCT privilégie en priorité la maitrise de l’inflation pour une croissance non inflationniste et réaffirme l’indépendance de l’institution : « En conséquence, inclure une mesure portant sur l’adoption d’une politique monétaire expansionniste et de taux d’intérêt bas dans le programme du Gouvernement est en contradiction avec la loi qui confère à la Banque Centrale la mission de la conduite de la politique monétaire en rapport avec l’évolution de la situation économique et financière objet d’un suivi continu et rigoureux et ce, dans le cadre de l’indépendance de la Banque Centrale consacrée par la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics. »
Compte tenu du niveau de taux d’inflation de 5,5%, le gouverneur de la BCT Mustapha Kamel Nabli, avait déjà rappelé dans une interview du 22 février 2012 que « les marges pour la réduction du taux d'intérêt sont devenues aujourd'hui limitées.» La BCT craint qu’une forte inflation entraine une hausse des taux directeurs qui pourrait casser la croissance.
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