Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Telecom
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

La Corée, champion mondial de l’e-gouvernance, s'exporte en Afrique

  • Date de création: 09 mars 2014 16:41

(Agence Ecofin) - En matière d’e-gouvernance, la Corée du Sud est devenue le partenaire technique de nombreux pays africains parmi lesquels le Cameroun, le Sénégal, le Gabon, le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Tunisie ou encore l’Algérie.

Incontestablement, la Corée du Sud est le champion du monde en matière de gouvernance électronique. Le pays a obtenu le score le plus élevé sur l’indice de développement d'e-gouvernement de l'enquête 2012 de l'Organisation des Nations Unies, avec une bonne longueur d’avance sur les autres Etats du monde. Sur un indice de 1, le pays se situe à 0,928, alors que la moyenne mondiale est de 0,496. En 2003, la Corée caracolait déjà en tête du classement, avec un indice de 0,744. Ces dix dernières années, le pays n’a pas cessé d’accroître sa maîtrise de l’administration numérique. C’est bien le pays le plus connecté au monde, grâce à la pénétration et à la rapidité de son réseau Internet.

Pas un hasard donc que les Coréens aient co-organisé avec l’Onu, à Séoul leur capitale, le Forum sur la gouvernance électronique (Global e-Government Forum), en octobre dernier. Il y a longtemps que l’expertise coréenne s’est établie à travers le monde. Elle s’exporte, notamment en Afrique. Dans le plan d’action annoncé en octobre 2012 par le gouvernement coréen et la Banque africaine de développement (BAD), 62 et 51 millions de dollars US sont dédiés aux secteurs de l'informatique et des ressources humaines, sur deux ans.

E-démocratie en Tunisie

La Tunisie et la Corée sont en accord pour l'échange d'expériences et d'expertises en matière de participation électronique du citoyen ainsi que l'élaboration d'une étude de faisabilité d'un projet de création d'une plateforme de participation en ligne, sur financement coréen. La convention vise également à favoriser la coordination juridique et réglementaire pour la transparence et la participation du citoyen à la prise de décision en ligne.

Les Tunisiens n’auraient pas pu choisir meilleur modèle. « 61% des actes administratifs peuvent désormais être accomplis en ligne », se félicitait en mars 2011 Kim Jung-ki, le directeur en charge du projet au sein du ministère de l'Administration publique. En 2010 déjà, plus de 7 millions de Sud-Coréens utilisaient ces services, soit environ 20% de la population adulte totale et 50% de la population active. Les étrangers pouvaient aussi accéder à certains services en anglais. Il y avait alors 200 000 démarches administratives accomplies en ligne. Autant de bons résultats devaient permettre au pays d'économiser annuellement 200 millions de formulaires papier, 400 millions d'euros et 11 000 tonnes de CO2.

En matière d’e-démocratie, la Corée est allée encore plus loin, avec l’implémentation, depuis 2011, de la « Smart Assemblée Nationale ». Ainsi, les citoyens peuvent suivre de près, en tout lieu et à tout moment, les activités parlementaires. Tout projet de texte est discuté sur le site web de l’Assemblée nationale et les citoyens peuvent partager les informations à travers les réseaux sociaux. Grâce à diverses applications, les séances du Parlement sont diffusées en direct, puis fournies en VOD. La Corée favorise également toute forme de télétravail mobile pour les personnels de l'Assemblée nationale et du gouvernement.

Clé publique au Cameroun

Les 19 et 20 décembre 2013, le Cameroun a accueilli une délégation coréenne venue voir dans quelle mesure le projet e-gouvernement pouvait passer à sa phase véritablement opérationnelle. C’est depuis 2008 que le Cameroun s’est engagé dans cette voie, avec pour partenaire la république de Corée qui intervient à travers la Koica, son agence de coopération internationale. Les deux parties ont signé, depuis le 8 septembre 2010, un procès-verbal de discussions. Le Cameroun a reçu en don une infrastructure nationale à clé publique, en anglais PKI (Public Key Infrastructure), d’une valeur de 2 800 000 de dollars US, soit environ 1,4 milliard FCFA. La PKI s’inscrit dans le cadre des mesures techniques à prendre en vue de garantir la sécurité du cyberespace camerounais. Grâce aux services d’authentification, de non-répudiation, d’intégrité et de confidentialité, la plateforme de sécurité permettra de protéger les données et les échanges électroniques des attaques provenant de cybercriminels. Il faudra mettre en place une autorité nationale de certification racine et une autorité de certification gouvernementale.

Formations et transferts de technologies

Le Forum mondial de Séoul a été l’occasion pour la Côte d’Ivoire de signer un accord avec la Corée pour la coopération et l’échange d’expérience et d’information sur les meilleures pratiques, ainsi que la formation des fonctionnaires. En réalité, tous les pays africains qui vont à la source de l’expertise coréenne bénéficient de formations à l’intention de leurs cadres, que ce soit sur place ou en Corée. Le Mali, l’Algérie, le Sénégal, le Gabon ou encore le Maroc ne sont donc pas en reste. En octobre dernier s’est d’ailleurs tenu à Alger l’Atelier régional de l’Afrique du nord sur la e-gouvernance, organisé par la BAD, en collaboration avec l’Agence nationale de l’informatique de la Corée du Sud.

Favoriser la décentralisation

Au Gabon, l’entreprise coréenne Samsung assure le financement de la première phase du projet e-gouvernement qui vise l’interconnexion, entre elles, des administrations des neuf capitales provinciales grâce à la fibre optique, et qui permettra, à terme, de favoriser la décentralisation des administrations. La coopération est plus ancienne avec le Sénégal à qui la Corée accordait en 2008 un prêt de 10 milliards FCFA (25 millions de dollars) pour le financement d'un projet d'e-gouvernement.

Aujourd’hui plus que jamais, la gouvernance électronique devient un enjeu capital pour les pays africains, dont la plupart de ceux situés au sud du Sahara se sont concoctés des documents stratégiques pour devenir émergents à court ou moyen terme. L’exemple coréen est un cas d’école. En 50 ans, ce pays d’Asie, dépourvu de ressources naturelles et minières, qui se trouvait au même niveau de développement que certains des pays africains, les a tous surclassés et tutoie désormais les grandes puissances du monde.

Par Assongmo Necdem pour le magazine Réseau Télécom No 67.



 
GESTION PUBLIQUE

Le Kenya et l’Ouganda signent de nouveaux accords de coopération

Tunisie : croissance du PIB limitée à 0,2% au 1er trimestre 2024

Congo : croissance économique attendue en moyenne à 5,9% en 2024-25 (DGE)

La Côte d’Ivoire lance un programme industriel doté de 194 millions $

 
FINANCE

Chipper Cash s’allie à TBD pour des transferts de fonds moins chers en Afrique

Ecobank : nouvelle levée de fonds en perspective, enjeux et défis

Mena : une facilité de Proparco et Amethis pour la gestion des risques ESG des PME

Le FMI approuve l'utilisation des DTS dans les instruments de capital hybride

 
AGRO

Tanzanie : le gouvernement prévoit 5 millions $ pour subventionner le tabac en 2024/2025

Éthiopie : Africa Improved Foods compte investir 40 millions $ dans l’industrie alimentaire

Ghana : moins de 5 % des vêtements d’occasion importés sont des déchets (rapport)

Sénégal : hausse de 84 % de la production de noix de cajou

 
MINES

Le Mali vise 165 millions $ de revenus/an avec sa première mine de lithium

Maroc : la production d’argent du canadien Aya baisse de 23 %

Côte d’Ivoire : une ressource d’or de 2 millions d’onces attendue à Odienné

Le Botswana leader africain d’un classement sur l’attractivité des pays miniers

 
TRANSPORT

Rwanda : l’opérationnalisation du nouvel aéroport de Bugesera reportée à 2027/2028

Qatar Airways va devenir actionnaire d’une compagnie aérienne d’Afrique australe

Aéroports de Marrakech, Agadir et Tanger : les appels d’offres pour les travaux d'extension bientôt lancés

L’harmonisation des fonds routiers en Afrique abordée lors d’un forum en Côte d’Ivoire

 
ENTREPRENDRE

Laafi Concept du burkinabè Christian Cédric Toe veille à la bonne conservation de produits pharmaceutiques et agro-alimentaires

Le nouveau service Orange MicroFinances soutient le micro-entrepreneuriat en Guinée

Le Triple-Double: NBA Africa Startup Accelerator appuiera les jeunes pousses africaines axées sur le sportif

Cameroun : l’État multiplie les accords avec les banques pour aider les PME à accéder aux financements

 
ECHO

Passeports africains avec le plus de destinations africaines sans visa (2023)

UEMOA : les passeports avec le plus de destinations africaines (2023)

CEMAC : les passeports avec le plus de destinations africaines (2023)

Le passeport de la Côte d’Ivoire en 2023

 
FORMATION

3 écoles ivoiriennes signent un accord de stage de formation avec Huawei

Côte d’Ivoire : iMusic-School.com propose des cours aux musiciens

Côte d’Ivoire : un accord pour la mobilité des apprenants avec le Canada

Une formation sur le développement durable pour les chercheurs Africains

 
COMM

L’audience de la presse numérique continue de croitre en Afrique (rapport)

Fronde des chaînes éthiopiennes contre les tarifs d’Ethiosat

L’agence créative Wallace ajoute MTN Bénin à ses clients

Les noms des cinq lauréats d'Africa Fashion Up 2024 dévoilés à l’issue d’un processus de sélection