(Agence Ecofin) - Fin 2019, le Zimbabwe a déclaré vouloir quadrupler les revenus annuels générés par les mines. À l’époque, beaucoup d’observateurs étaient sceptiques et continuent de l’être. Le pays a pourtant enregistré des avancées, même si l’attractivité globale doit encore être améliorée.
Au Zimbabwe, les revenus annuels d’exportation générés par le secteur minier devraient bien atteindre 12 milliards $ d’ici 2023, rapporte Reuters. C’est en effet la promesse réitérée la semaine dernière par le ministre des Mines Winston Chitando (photo), lors de son audition devant une commission parlementaire.
Alors que de nombreux observateurs restaient sceptiques lors de l’annonce de cet objectif fin 2019, le gouvernement a malgré tout persévéré et enregistre depuis quelques mois de belles avancées. En dehors des mines d’Impala Platinum, de nouveaux projets de platine voient en effet le jour comme celui piloté à Darwendale par Great Dyke Investments et considéré comme le plus grand projet de métaux du groupe de platine dans le pays.
Comme la contribution du secteur platinifère devrait s’élever à « seulement » 3 milliards $, il faudra évidemment compter sur les autres ressources pour atteindre l’objectif final. Le géant russe Alrosa devrait ainsi se lancer prochainement dans l’exploitation de diamants aux côtés de la Zimbabwe Consolidated Diamond Company. Associés au minerai de fer, au chrome, au charbon et à l’acier, les diamants rapporteront 1 milliard $.
Notons par ailleurs qu’il faudra accentuer la lutte contre la violence et la corruption dans les mines d’or, sans oublier davantage de liberté pour les investisseurs, pour espérer atteindre les 4 milliards $ de revenus dans ce secteur. Alors que le lithium occupe une place stratégique en plein boom des véhicules électriques, soulignons que le gouvernement compte engranger 500 millions $ dans ce domaine.
Si l’ensemble de ses plans se concrétise, le gouvernement espère générer 20 milliards $ d’ici 2030, grâce à son industrie minière. Il faudra néanmoins améliorer la perception du pays par les investisseurs, car, sur ce plan, l’Institut Fraser considère qu’il y a encore beaucoup à faire. Dans le rapport 2020 du think tank canadien, le Zimbabwe a en effet perdu du terrain, devenant la pire juridiction du continent pour les investissements miniers, juste devant la Tanzanie.
Emiliano Tossou
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