(Agence Ecofin) - La bauxite et l’or sont les principaux produits extractifs de la Guinée et les principales sources de recettes générées par le secteur en 2021. Avec l’entrée en production prévue pour 2025 du projet de fer Simandou, une nouvelle grande source de revenus devrait s’ajouter à ce tandem.
En Guinée, le secteur extractif a généré des recettes totales de 6 077,69 milliards de francs guinéens (environ 630,26 millions de dollars) en 2021, ce qui représente une hausse de 14,32 % selon un nouveau rapport d’ITIE paru en décembre dernier. Ce montant comprend les paiements des sociétés extractives ainsi que d’autres revenus encaissés par la SOGUIPAMI et l’ANAIM auprès des sociétés non extractives.
L’analyse par Agence Ecofin des données d’ITIE montre que la bauxite reste le plus grand contributeur (58,60 %) même si les recettes générées par ce sous-secteur sont en baisse. Les paiements de taxes d’extraction et de taxes d’exportation ainsi que des droits de douane des trois principales sociétés SMB, CBG et CDM ont en effet diminué suite à des baisses de performances.
Le deuxième plus grand contributeur est l’or (24,56 %), sous-secteur dans lequel les paiements ont augmenté en raison de la hausse de la production et des exportations d’or tant artisanal qu’industriel.
Le secteur des sous-traitants miniers a contribué à hauteur de 10,94 % au montant total, devant des filières comme les carrières, les hydrocarbures, le fer, ou le diamant. Selon l’ITIE, la contribution du secteur extractif au PIB était de 18,27 % en 2021. Il a représenté 24,46 % des revenus budgétaires, 91,48 % des exportations (contre 77,82 % en 2020) et 6,70 % des emplois.
Source : ITIE Guinée rapport assoupli 2021
Des revenus en passe d’augmenter grâce au minerai de fer
Alors que le secteur extractif guinéen est toujours porté par la bauxite et l’or, le rapport de l’ITIE note pour 2021 une avancée concernant le fer. Il s’agit des paiements fiscaux de droits communs de 35 milliards de francs guinéens par la société WCS qui a remporté l’appel d’offres public en 2019 pour développer les blocs 1 et 2 du projet Simandou.
Alors que la contribution du secteur du fer au montant total des recettes était d’à peine 1,74 % en 2021, ce chiffre est appelé à augmenter rapidement. En effet, selon les derniers développements du secteur, la Guinée pourrait enfin produire ses premières tonnes de minerai de fer d’ici 2025. Rio Tinto et ses partenaires actifs sur les blocs 3 et 4 du projet Simandou prévoient en effet d’entrer en production en 2025 et d’augmenter les exportations à environ 60 millions de tonnes vers 2028 ou 2029.
L’échéance est en ligne avec les plans du gouvernement dirigé par le président Mamadi Doumbouya qui fait pression sur tous les partenaires du projet Simandou (y compris WCS sur les blocs 1 et 2) pour l’entrée en production dès 2025. Une convention a ainsi été signée pour la construction conjointe des infrastructures ferroviaires et portuaires du TransGuinéen, censées faciliter l’exportation du minerai de fer.
Louis-Nino Kansoun
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