(Agence Ecofin) - La Tanzanie a d’abord été une colonie allemande avant de passer sous protectorat britannique. Une colonisation de sinistre mémoire, comme pour bien d’autres pays africains. Près de 300 000 personnes de la communauté Maji-Maji ont notamment été massacrées lors d’une révolte, et leur leader, Songea Mbano, penduq.
En visite officielle de 3 jours en Tanzanie où il a rencontré son homologue Samia Suhulu Hassan, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a présenté des excuses publiques au peuple tanzanien pour les atrocités commises par son pays durant la période coloniale.
Mapema leo nimekuwa na mazungumzo na Rais wa Jamhuri ya Shirikisho la Ujerumani Mheshimiwa Frank-Walter Steinmeier, ambaye yuko nchini kwa ziara ya siku tatu.
— Samia Suluhu (@SuluhuSamia) October 31, 2023
Uhusiano wa kidiplomasia kati ya nchi yetu na Ujerumani umedumu kwa zaidi ya miaka sitini, na ni jukumu letu… pic.twitter.com/3QLG0cuFg8
« En tant que président fédéral allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait à vos ancêtres ici. Je tiens à vous assurer que nous, les Allemands, chercherons avec vous des réponses aux questions sans réponse qui ne vous donnent pas la paix », a-t-il exprimé.
In a speech given today in Tanzania, Germany’s President, Frank-Walter Steinmeier, stated that he was “ashamed” about what German colonial soldiers did, adding “I want to ask for forgiveness for what Germans did to your forefathers”
— Samira Sawlani (@samirasawlani) November 1, 2023
English translation of the full speech: pic.twitter.com/R2O64n0FPt
Le président allemand a fait son mea culpa lors d’une visite au musée Maji-Maji situé dans la ville de Songea, où a eu lieu le massacre de la communauté éponyme. Entre 1905 et 1907, les occupants allemands ont tué environ 300 000 locaux après un soulèvement, d’après les estimations des historiens. Songea Mbano, leader de cette révolte, a quant à lui été pendu avec des dizaines de ses camarades. Ses descendants sont encore à ce jour à la recherche de son crâne décapité.
Le chef d'État allemand a indiqué qu’il mettrait tout en œuvre pour retrouver ses restes. « Ce que nous savons, c’est que de nombreux restes d’Afrique de l’Est ont été ramenés en Allemagne à l’époque et ont été placés dans des musées et des collections anthropologiques. Des centaines, peut-être même des milliers de crânes » a-t-il déclaré. Il a souligné que l’Allemagne est prête à travailler avec la Tanzanie pour faire face à ce passé, et à rapatrier les biens culturels et les restes humains des musées.
Les excuses de Frank-Walter Steinmeier interviennent un an après que l’Allemagne a reconnu en Namibie, les crimes commis par ses colons contre les populations Herero et Nama comme un génocide. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Tanzaniens exigent des réparations. Pour rappel, en 2017, le gouvernement tanzanien d’alors envisageait d’intenter une action en justice pour réclamer une indemnisation.
Victoria SEDJI
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).