(Agence Ecofin) - Les choses semblent désormais se mettre en place très rapidement en Egypte pour que puisse être effectué, sur le moyen terme, un emprunt international compatible aux règles de la finance islamique (sukuk), apprend-on de plusieurs sources médiatiques de ce pays, qui rapportent des déclarations faites la semaine dernière face à la presse par le ministre des finances.
Ces informations rapportent ainsi, citant Hany Kadry Dimian, que le gouvernement devrait émettre ses premières obligations internationales compatibles à la loi islamique, une fois que la loi sur cette question aura été adoptée par le parlement et promulguée. Une opération qui ne devrait pas aller au-delà du mois de juillet 2015, date à laquelle entre en vigueur la nouvelle loi des finances.
L'initiative n'est pas une première dans ce pays qui sort progressivement et très difficilement de la période des printemps arabes. En 2013, le gouvernement alors dirigé par les Frères musulmans, avait adopté une loi sur les sukuks, mais celle-ci n'avait pas été mise en œuvre. Aujourd'hui personne ne semble vouloir remuer dans ce passé là, au sein de l'équipe dirigeante actuelle.
Pourtant le pays a cruellement besoin des devises sur le court terme pour rééquilibrer sa balance courante et faire face aux créances dues aux entreprises pétrolières. Les réserves de change du pays ont atteint le niveau le plus bas (15,5 milliards $) depuis les 20 derniers mois, et le pays est sur plusieurs projets d'investissements dont les objectifs sont de restructurer la machine économique.
C'est sans doute pour cela, que l'arrivée de l’Égypte sur le terrain des emprunts islamiques se prépare, alors que le pays finalise aussi une initiative visant à mobiliser 1,5 milliard $ sur les marchés internationaux sous la forme traditionnelle. Le gouvernement a indiqué il y a une dizaine de jours, avoir recruté des banques dont Morgan Stanley, BNP Paribas SA et Natixis SA, pour les besoins de cette opération.
Pour l'instant l’Égypte est un emprunteur crédible. Son obligation internationale de 1 milliard $ due pour 2020, a vu son taux décroitre de 21 points de base depuis le début de l'année, pour se stabiliser à 4,5% vendredi 27 mars dernier. Selon l'indice S&P traçant les obligations souveraines égyptiennes, leurs rendements sont à 12,5% et s'affichent en faible hausse de 0,6% sur le mois de mars
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.