(Agence Ecofin) - La gestion des revenus pétroliers par la Banque centrale de la Libye fait l’objet d’un désaccord avec la société publique du pétrole. L’entreprise qui exige plus de transparence et une meilleure redistribution de la manne pétrolière a pris des mesures drastiques pour y forcer la Banque.
Mustafa Sanalla (photo), président de la société publique libyenne du pétrole (NOC), a fait part de son désaccord concernant la politique de gestion des recettes pétrolières, mise en œuvre par Sadiq al-Kabir, gouverneur de la Banque centrale de Libye (CBL).
Selon M. Sanalla, l’administration des revenus du pétrole ne devrait plus être opérée par la CBL jusqu’à ce qu’un système transparent et honnête de distribution des fonds aux citoyens libyens ait été établi.
Il a justifié cette position en affirmant que depuis quelques années, les recettes du secteur pétrolier ont été dépensées dans des fonds fictifs, mettant ainsi le pays dans une crise de liquidité sans fin. Désormais, ajoute Sanalla, la NOC « tiendra à l'écart de la CBL l’argent qu’elle encaissera de la vente du pétrole jusqu'à ce qu'un mécanisme transparent et honnête de redistribution des fonds aux populations ait été établi ».
De plus, la société exige de la Banque que les taux de change soient unifiés dans l’ensemble du pays, avant qu’elle ne revienne sur sa décision. S’il n’en a pas fait spécifiquement mention, il apparaît que le responsable s’attaque au financement inégalitaire des deux pôles de gouvernance du pays.
Lorianne Biaou