(Agence Ecofin) - Bien qu’ayant suivi des formations techniques et professionnelles, les diplômés éthiopiens peinent à intégrer le marché de l’emploi. Pour la Chambre de commerce, cette situation est due au manque de coordination entre les entreprises et les écoles. L’institution a produit une étude à cet effet.
En Ethiopie, ces 10 dernières années, le nombre d’écoles d’enseignement et de formation techniques et professionnelles (EFTP) est passé du simple au triple. Le pays compte actuellement plus de 1500 instituts, dont environ 45% appartiennent à l’Etat. Malgré la croissance numérique, ces écoles peinent à produire des diplômés compétents répondant aux besoins du marché de l’emploi.
C’est l’une des conclusions d’une étude réalisée par la Chambre de commerce et les associations sectorielles éthiopiennes (ECCSA). Le compte rendu a été communiqué lors d’une conférence portant sur la participation du secteur privé à l'intégration des diplômés de l'EFTP et les défis rencontrés par les entreprises lors de l'embauche de ces derniers.
L’étude réalisée sur un échantillon de 100 industries privées a mis en relief les faiblesses du système national de formation. Selon Helen Retta, expert principal en recherche et plaidoyer de l'ECCSA, « la faible représentation du secteur privé dans l'élaboration des politiques d'EFTP ou le leadership, et l'absence de systèmes d'information automatisés sur le marché du travail ont contribué à maintenir les institutions dans le programme de formation axé sur l'offre et non sur la demande ».
D’après l’ECCSA, le schéma est simple : la non-prise en compte du secteur privé dans l’élaboration des politiques de formation produit des diplômés sans compétences qui contribuent à gonfler les chiffres du chômage.
En plus de la mauvaise préparation à l’emploi, il se pose également le problème de l’orientation des apprenants. La plupart d’entre eux se spécialisent dans les secteurs de la transformation et des services tels que le textile, alors qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre dans les secteurs de la chimie, de la sidérurgie et de la technologie alimentaire.
A ce titre, les industries manufacturières ont fait remarquer que le manque de compétences, notamment en ce qui concerne l'utilisation pratique et la maintenance des machines et des équipements, les TIC et l'utilisation d'instructions écrites et de directives de travail, constituent un frein à leur croissance.
En conclusion de son étude, l’ECCSA a exhorté le gouvernement éthiopien et les établissements de formation à accentuer leur collaboration avec le secteur privé, afin de corriger les défaillances. L’idée de la création d’une plateforme a été émise.
Vanessa Ngono Atangana
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).