(Agence Ecofin) - En févier 2022, la première puissance économique africaine a enregistré une légère hausse de son niveau général des prix par rapport au mois précédent. Cet indice des prix est plutôt faible en comparaison avec la même période en 2021. Toutefois la situation demeure préoccupante.
Au Nigeria, l’inflation reste soutenue, mais plus faible qu’il y a 12 mois. En effet, selon les données du National Bureau of Statistics, l’économie nigériane a connu une légère hausse du taux d’inflation de l’ordre de 1,65% en février en milieu urbain (contre 1,53% en janvier) et 1,61% en milieu rural (contre 1,41% en janvier).
En revanche, le taux est plus faible en comparaison avec l’année antérieure : 15,18% en février 2022 contre 16,77% en comparaison avec la même période en 2021 en milieu rural ; 16,25 % en février 2022 contre 17,92% en comparaison avec la même période en 2021 en milieu urbain.
La variation moyenne en pourcentage sur douze mois de l’indice des prix en milieu urbain est de 17,29 % en février 2022. Ce chiffre est inférieur au taux de 17,44 % enregistré en janvier 2022, tandis que le taux d’inflation en milieu rural correspondant en février 2022 est de 16,18 %, inférieur au 16,31 % enregistré en janvier 2022.
Par ailleurs, l'indice composite des denrées alimentaires a augmenté de 17,11% à février 2022 contre 21,79% à février 2021.
Le bureau national des statistiques indique que cette hausse de l'indice des denrées alimentaires a été causée par la hausse des prix du pain et des céréales, des produits alimentaires n.c.a (non classé ailleurs), des pommes de terre, ignames et autres tubercules, des huiles, graisses et fruits.
À ce titre, la faible hausse des prix par rapport à l’année dernière continue de préoccuper dans la mesure où la première puissance économique africaine amorce son processus de relance économique soutenue, après avoir subi des effets néfastes de la pandémie de Covid-19 amputant ainsi sa croissance de 3 % en 2020.
Dans ce but, l’économie nigériane peut compter sur son potentiel agricole, notamment sur la culture des céréales. Au Nigeria, le blé est cultivé sur une superficie d'environ 11 820 hectares sur ses 80 millions d’hectares de terres arabes, avec une production totale de 36 943,80 tonnes de céréales cultivés dans les 13 États en 2021.
Dans ce contexte de relance économique, la Banque centrale nigériane joue un rôle stratégique. En effet, si l’autorité monétaire nigériane revoit à la hausse ses taux, cela occasionnera l’augmentation du coût de crédit et par ricochet pénalisera le financement de la relance économique soutenue. En outre, si elle maintient ses taux, les niveaux bas de l’inflation constituent une menace pour la rentabilité des placements financiers à rendement fixe comme les emprunts obligataires. C’est en rendant l’accès au crédit plus ou moins facile et plus ou moins coûteux, que l’autorité monétaire nigériane agira sur l’offre et la demande de biens et de services et, par-dessus tout, sur la croissance économique soutenue.
La croissance économique nigériane devrait atteindre jusqu’à 3% selon les prévisions, alors qu’elle s’établissait à 2,5% l’année dernière. Et pour échapper à une nouvelle récession économique, Abuja peut davantage orienter sa politique économique vers son potentiel agricole qui est un autre atout dans sa manche
Béni Muwawa
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.