(Agence Ecofin) - A l’issue de ses entretiens annuels avec la CEMAC sur les politiques communes des pays membres, le FMI a estimé que la chute marquée des recettes pétrolières depuis 2014 continue de peser sur la situation économique de la région.
En effet, malgré les mesures prises par les Etats et les institutions régionales de la CEMAC en vue de rétablir la stabilité extérieure et budgétaire après la forte chute des cours du pétrole, le FMI relève que « les perspectives à moyen terme restent délicates ».
Toutefois, le FMI estime que ces perspectives laissent tout de même entrevoir une amélioration progressive de la situation économique et financière dans la région, « en supposant que les États membres de la CEMAC et les institutions régionales tiennent tous leurs engagements de politique économique ».
Lesdits engagements supposent, selon l’institution de Bretton Woods, la poursuite de l’assainissement budgétaire (avec une amélioration du solde budgétaire global de l’ordre de 6% du PIB entre 2016 et 2019), en réduisant dans un premier temps les investissements publics non prioritaires et en accroissant progressivement les recettes budgétaires non pétrolières.
Les Etats devront également renforcer les politiques visant à diversifier l’économie en améliorant le climat des affaires, notamment par un renforcement de la gouvernance et de la transparence. Ajouté à cela, une politique monétaire restrictive, devant refléter le besoin de favoriser la stabilité extérieure et l’accumulation de réserves.
Pour rappel, la croissance, dans la zone CEMAC, avait fortement reculé depuis 2014 pour se situer à -1% en 2016, du fait de la détérioration de la production pétrolière (-6 %) et de l’atonie de la croissance du PIB non pétrolier (de l’ordre de 1%).
En 2017, cette croissance devrait encore rester négative à -½ %, en raison de la réduction des dépenses publiques et de la poursuite de la baisse de la production de pétrole. L’inflation demeurant également faible car l’activité économique est atone.
Par ailleurs, du fait de la poursuite des efforts d’assainissement budgétaire, le déficit primaire moyen hors pétrole devrait continuer à baisser, jusqu’aux alentours de 8½ % du PIB non pétrolier en 2017 contre 13½ % en 2016.
Le ratio total dette publique/PIB estimé pour la région a été révisé à la hausse à légèrement plus de 50% du PIB à la fin de 2016, contre 28% à la fin de 2014.
Il est, en outre, prévu que le déficit courant baisse de 10% du PIB en 2016 à 5% du PIB environ en 2017, grâce à une hausse des exportations pétrolières et non pétrolières et à une compression des importations.
S’agissant des réserves de change, après une baisse rapide du taux de couverture, qui est passé de 5,8 mois d’importations à la fin de 2014 à 2,2 mois à la fin de 2016, elles se sont stabilisées puis se sont redressées au troisième trimestre 2017, du fait, à la fois des décaissements du FMI et de l’ajustement budgétaire sous-jacent des pays membres.
Dans le même temps, le secteur financier continue de montrer des signes de faiblesse avec une diminution des dépôts bancaires, un crédit à l’économie en stagnation et une hausse des prêts improductifs.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.