(Agence Ecofin) - Alors que les paiements numériques connaissent une croissance importante sur le continent africain, l’activité reste fragmentée et confrontée à de nombreux défis. Revio qui réduit la complexité, et le coût des opérations de paiement réalise sa deuxième levée de fonds, après celle de juin 2022.
Revio, une plateforme d'orchestration des paiements axée sur l'Afrique, a annoncé, mardi 26 septembre, la levée d’un financement de démarrage de 5,2 millions $. La fintech cofondée par Ruaan Botha et Nicole Dunn prévoit d’utiliser ce capital pour étendre sa présence à travers l’Afrique, recruter sur le continent et dans des marchés internationaux pour soutenir sa croissance.
Selon Ruaan Botha, directeur général de Revio, l’écosystème des paiements numérique en Afrique est fragmenté, avec plus de 280 prestataires de services de paiement agréés, et 42 devises. Or, le secteur connait une croissance rapide, et « devrait atteindre 146 milliards $ en 2023 », fait-il savoir.
La société de capital-risque américaine QED Investors et la firme d’investissement Partech ont dirigé cette levée de fonds à laquelle trois investisseurs existants de Revio ont participé. Depuis son dernier tour de table de 1,1 million $, mené par Speedinvest, en juin 2022, Revio affirme avoir élargi son empreinte sur le continent en intégrant plus de 25 marchés africains et 70 modes de paiement.
La Fintech qui permet à des entreprises de récupérer des transactions perdues et d'optimiser leur processus de paiement de bout en bout estime que 2 à 3 paiements sur 10 échouent en Afrique, contre 0,7 en moyenne mondiale. Les raisons de cet échec sont notamment la fragmentation du paysage des paiements, des détails de cartes invalides ou expirées, des contrôles frauduleux, des comptes multiples ou dormants ou encore des fonds insuffisants.
Selon Revio, ce taux d’échec élevé entraîne des miliards $ de pertes de revenus. Rien qu’en Afrique, la fintech estime que 14 milliards $ de revenus récurrents ne sont pas collectés chaque année. Avec une croissance des paiements numériques de plus de 20 % par an, ce problème ne fera que s'intensifier, malgré les passerelles et les agrégateurs qui facilitent plusieurs méthodes de paiement sur le continent.
Chamberline Moko
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.