(Agence Ecofin) - Entre janvier et août 2019, les Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) ont sollicité le marché des capitaux de la sous-région à hauteur de près de 2000 milliards FCFA, pour le financement de leurs économies, a appris l'Agence Ecofin, d'un document récent publié par la Banque centrale. Cela représente une progression de 92%, en comparaison aux sollicitations effectuées pour la même période en 2018.
Cette évolution des choses est conforme aux nouvelles orientations en matière de financement public dans la CEMAC, qui imposent aux Etats de s'adresser au marché des titres publics émis par adjudication pour avoir de la trésorerie courante, plutôt que d'attendre des avances de trésorerie de la Banque centrale. Mais les choses se mettent en place assez progressivement. L’année 2019 a surtout été marquée par une forte augmentation des émissions des titres à moyen et long termes (les Obligations du Trésor).
Alors qu'entre janvier et août 2018, seul le Gabon avait émis ces instruments pour un peu plus de 62 milliards FCFA, il a été rejoint cette fois par trois autres pays, notamment le Congo, la Guinée équatoriale et le Cameroun, portant le total des émissions sur ce compartiment à 573,3 milliards FCFA. Ainsi les titres ayant moins d'un an de maturité dominent encore sur ce marché, avec une préférence pour ceux qui sont remboursés dans les délais situés entre 13 et 26 semaines.
Cette pression de la demande des pays membres de la CEMAC pour les ressources du marché des capitaux de la sous-région a eu pour conséquence, une hausse des taux moyens qui sont passés de 4,48% pour les 8 premiers mois de l'année 2018, à 4,61%. Pour les banques commerciales qui participent à ces différentes opérations, c'est une chose positive, car pour celles qui mobilisent leurs ressources via les appels d'offres de la Banque centrale, elles ne payent à cette dernière qu'un taux de 3,5%.
Par contre, on a noté qu'échanger les titres sur le marché secondaire est devenu moins rentable, avec un rendement sur les bons du Trésor de seulement 5,02% contre 5,91% au cours de la même période en 2018. Avec l'engagement de la BEAC de poursuivre avec sa stratégie monétaire restrictive et la fin des programmes économiques avec le FMI pour certains pays, il est fort probable qu'on assiste à une hausse des émissions de titres publics par adjudication dans la sous-région.
Idriss Linge
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