(Agence Ecofin) - En partenariat avec la BAD, l'Egypte s'apprête à émettre les premiers Panda Bonds africains. Pour l’institution panafricaine, il s’agit d’un premier pas dans ses efforts visant à faciliter la mobilisation de ressources en faveur des pays africains.
L'Egypte, soutenue par la Banque africaine de développement (BAD), est sur le point de réaliser une première dans le monde financier africain en devenant le premier pays du continent à émettre des Panda Bonds sur le marché chinois. Un soutien financier conséquent, une garantie partielle de 345 millions de dollars, a été validé par la BAD la semaine dernière pour appuyer cette initiative, a annoncé le président de l'institution, Akinwumi Adesina, lors du déjeuner de presse qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, lundi 22 mai, en marge des Assemblées annuelles de la BAD.
Ce dispositif vise à faciliter l'accès de l'Egypte au marché chinois des obligations pour permettre au pays arabe de financer des projets environnementaux et sociaux. Avec cette initiative, l'Egypte envisage de lever l'équivalent de 500 millions de dollars pour soutenir des secteurs prioritaires tels que les transports écologiques, les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et la gestion durable de l'eau.
Initialement prévue pour 2022, l'émission de ces obligations a dû être reportée en raison d'un contexte financier mondial incertain. « Nous attendons juste le bon moment », avait déclaré Ahmed Kouchouk, le vice-ministre des Finances.
Selon Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l'Afrique du Nord, « la facilité devrait améliorer la notation financière de l'Egypte, ce qui lui permettrait d’attirer des investissements internationaux à des conditions avantageuses ». La réussite de cette opération « ouvrirait potentiellement la voie à d'autres pays africains », confie Marie-Laure Akin-Olugbadé, vice-présidente de la BAD, en charge du Développement régional, de l’Intégration et de l’Exécution des activités.
Rania Al-Mashat, la ministre égyptienne de la Coopération internationale, pour sa part, a souligné que cet accord renforce le partenariat stratégique avec la BAD et diversifie les sources de financement de l'Egypte. « Cet accord avec la Banque africaine de développement ajoute une nouvelle dimension à notre partenariat stratégique, orienté vers la transition vers les énergies renouvelables et le financement de projets d'infrastructure durable », a-t-elle déclaré.
Depuis 2020, date à laquelle elle a émis la première obligation verte de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), l'Egypte a fait preuve de son engagement envers les marchés des obligations durables et vertes. Pour renforcer encore cet engagement, le ministère des Finances égyptien a mis en place le Système de soutien financier durable (SSFF) du pays en 2022, juste avant la COP-27 à Charm el-Cheikh.
Fiacre E. Kakpo
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).