(Agence Ecofin) - Une ancienne employée du groupe bancaire Credit Suisse AG a plaidé coupable, lundi 20 mai 2019 devant la justice américaine, et admis avoir aidé à blanchir des rétrocommissions d'une valeur d’un million $, dans le cadre d'un prêt qui avait été accordé à des entreprises mozambicaines.
Detelina Subeva a déclaré qu'en 2013, son ancien patron lui avait avoué avoir reçu un pot-de-vin d'un million de dollars en lien avec un prêt de 372 millions de dollars à une société d'Etat mozambicaine.
Cette somme provenait de Privinvest, une société basée à Abu Dhabi qui avait passé un contrat avec des sociétés d'Etat mozambicaines. Madame Subeva dit en avoir blanchi pour 200 000$ au moins.
Au total, ce sont sept personnes qui ont été inculpées dans le cadre de cette affaire, qui met au grand jour un des plus importants scandales de corruption en Afrique. Parmi les interpellés, on retrouve l’ancien ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang, qui se bat contre l’extradition en Afrique du Sud.
La justice américaine fait savoir que près de 2 milliards $ de prêts ont ainsi été accordés au Mozambique dans des conditions floues. Une somme qui correspond au montant de dette caché par ce pays et qui lui a valu des réprimandes du Fonds monétaire international.
Une chose dont on ne parle pas, c'est de savoir si contribuables mozambicains devront rembourser ces différentes dettes, qui manifestement sont entachées d'illégitimité.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.